Les législatives tchadiennes avaient été repoussées au premier trimestre 2020.

Les élections législatives au Tchad, maintes fois différées depuis plus de 5 ans, ont finalement été fixées à octobre 2021. Le président Idriss Déby Itno avait successivement justifié leur report par la menace terroriste, les difficultés financières, puis le coronavirus.

Les législatives « auront lieu le 24 octobre 2021 », selon la Radio nationale tchadienne, soit six mois après la présidentielle, fixée au 11 avril. Les élections présidentielles ont été maintenues, elles, à l’échéance normale du mandat de 5 ans du président Déby, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1990 et réélu pour la dernière fois en 2016.

Elue en 2011, l’actuelle Assemblée nationale, largement dominée par la majorité du chef de l’Etat, qui dirige ce pays d’une main de fer depuis près de 30 ans, devait être renouvelée en 2015. Mais Idriss Deby, dont le pays est en proie aux attaques meurtrières du groupe terroriste Boko Haram dans l’Ouest, avait repoussé le scrutin à cinq reprises.

Le président tchadien a régulièrement invoqué la menace terroriste, puis les difficultés financières et, récemment –après avoir pourtant enfin promis un scrutin fin 2019 puis 2020–, l’épidémie de coronavirus et la saison des pluies.

La date des législatives a été annoncée à Idriss Déby par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Kodi Mahmat Bam, a précisé la Radio nationale. Le scrutin devra permettre l’élection de 166 députés contre 188 actuellement, pour l’unique chambre du Parlement tchadien, qui s’apparente davantage à une chambre d’enregistrement, archi-dominée par le parti de Déby, le Mouvement patriotique du Salut (MPS).

Le président Déby n’a pas annoncé officiellement s’il briguerait un nouveau mandat mais cela ne fait guère de doute dans l’esprit de ses opposants et des observateurs politiques. Le MPS et ses satellites contrôlent 146 des 188 sièges de l’Assemblée sortante.

Ces mêmes députés viennent d’élever le président Déby, 68 ans, déjà général, au rang de maréchal pour le combat qu’il a mené contre le « terrorisme », à l’intérieur et à l’extérieur du pays.