Des affrontements ont éclaté ce jeudi dans la capitale tchadienne N’Djamena entre la police et des centaines de personnes lors d’une manifestation interdite contre l’emprise de la junte sur le pouvoir.
La manifestation a été appelée pour marquer la date à laquelle l’armée avait initialement promis de céder le pouvoir ; un délai qui a été prolongé de deux ans.
Des nuages de fumée noire pouvaient être vus dans certaines zones et l’explosion des grenades lacrymogènes pouvait être entendue.
Des barricades ont été érigées dans plusieurs quartiers et des pneus ont été incendiés dans les principales avenues pour bloquer la circulation.
“Il y a eu une trentaine de morts, dont une dizaine parmi les forces de sécurité, et plusieurs blessés”, a rapporté l’AFP citant le porte-parole du gouvernement Aziz Mahamat Saleh.
Dans un bastion de l’opposition, les rues étaient désertes et jonchées de branches d’arbres et de tas de briques. Les écoles et les établissements universitaires ont été fermés.
Cette violence fait suite à un forum national organisé par le dirigeant militaire du pays, Mahamat Idriss Deby Itno, qui a prolongé le séjour de sa junte au pouvoir.
Le général cinq étoiles de 38 ans a pris la relève en avril 2021 après que son père, Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis trois décennies, a été tué lors d’une opération contre les rebelles.
La junte de Deby avait initialement déclaré qu’elle rétablirait le régime civil après 18 mois au pouvoir et il avait initialement promis de ne pas participer aux élections qui suivraient.
Mais alors que le délai de 18 mois approchait, un forum national organisé par Deby a remis à zéro l’horloge.
Le 1er octobre, il a approuvé un nouveau délai de 24 mois pour la tenue d’élections. Il a nommé Deby « président de transition » et a déclaré qu’il pourrait être candidat au scrutin.