Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, conduit une délégation officielle, composée de hauts responsables de l’organisation régionale à Ndjaména, ce lundi. Cette mission diplomatique arrive dans la capitale tchadienne à cinq jours de l’ouverture du dialogue national inclusif dans le pays, dans le but de permettre un retour à l’ordre constitutionnel au Tchad.
Le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, est attendu ce lundi 15 août, dans la soirée, à Ndjamena. Officiellement, il s’agit d’une visite bilatérale, mais le chef d’État sénégalais devra aborder avec les autorités tchadiennes les exigences de l’Union africaine concernant la crise que vit le Tchad, notamment depuis la mort de l’ancien président Idriss Déby, en avril 2021.
Le président de la Commission de l’organisation intergouvernementale, Moussa Faki Mahamat, va lui emboîter le pas dans la capitale tchadienne. C’est lui qui représentera l’Union africaine à l’ouverture du dialogue national inclusif, prévu dans le pays, samedi 20 août prochain.
A la suite de la disparition de l’ancien président tchadien, il y a un plus d’un an, l’Union africaine avait décidé de ne pas sanctionner la junte installée au pouvoir à Ndjamena, mais plutôt de l’accompagner.
La condition était, toutefois, qu’un «dialogue inconditionnel soit ouvert entre le gouvernement de transition et toutes les parties prenantes tchadiennes concernées, y compris les partis politiques d’opposition et les groupes armés », avait précisé l’organisation.
Dans le même temps, l’Union africaine avait demandé aux nouvelles autorités de respecter les 18 mois de transition, et avait précisé que les dirigeants actuels de cette transition ne devaient pas être candidats aux prochaines élections.
Hier dimanche, le Commissaire paix et sécurité de l’Union africaine, l’ambassadeur Bankole Adeoye, est arrivé à Ndjamena. Il a indiqué que la venue de la délégation sera l’occasion d’une mission d’évaluation de la situation. Il doit rencontrer tous les acteurs politiques, opposition et majorité, et les représentants de la société civile.
Le dialogue national a pour but de mettre fin à des décennies d’instabilité et se veut inclusif et équilibré. Mais déjà, l’on dénonce un déséquilibre dans l’attribution des quotas des partis qui doivent prendre part à ce dialogue. Un déséquilibre qui serait en faveur du MPS, le parti fondé par l’ancien président Idriss Déby.
Sidick Abdelkerim Haggar, à la tête du parti URT et du «Comité d’harmonisation (CH) pour la participation au dialogue national», a d’ailleurs récemment demandé que la date du dialogue soit repoussée au moins de deux semaines, pour permettre d’établir de nouveaux quotas qui seraient plus consensuels et inclusifs.