L’U.A (Union africaine), ne va pas suspendre le Tchad comme membre. Elle va donc suivre la recommandation de la mission qu’elle avait envoyée sur place pour évaluer la situation, à la suite du décès d’Idriss Déby et de son remplacement par son fils, Mahamat Idriss Déby.

Cette dernière avait pris en compte la « spécificité du cas tchadien » marqué par la mort au combat du président Déby.

La mission de l’UA avait recommandé « le soutien au Comité militaire de transition » (CMT), qui  s’était emparé du pouvoir et avait dissout les institutions de la  République.

La décision qui a été prise  de « bénir » le nouveau régime équivaut bien à légitimer un coup d’Etat ; même s’il est justifié par « certaines circonstances particulières », comme le risque de déstabilisation lié au combat contre les insurgés du FACT qui ont tué Déby.

Le Tchad devient une exception, tout comme le Mali et devrait se voir appliquer le même traitement, à savoir  un « régime de transition, dirigé par un président civil avec un vice-président militaire ».

Mais, tel n’est pas le cas, car le général Déby, fils du défunt président reste à tête de l’Etat et a confié la Primature à un civil.

La durée de la transition est fixée à 18 mois comme au Mali.

Toutefois, il n’est pas clarifié si les militaires, notamment le successeur du Maréchal, aura le droit ou non de se présenter à la Présidentielle.

L’UA accorde sa bénédiction sans se prononcer sur ces détails, pour le moment.

Comment expliquer cette tolérance, pour ainsi dire ?

D’abord, parce que le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki est tchadien et qu’il a manœuvré, sur le plan diplomatique, en allant voir l’influent président Denis Sassou Nguesso.

Ensuite il y a l’action de Déby Jr, qui s’est déplacé au Niger pour discuter avec Bazoum et au Nigéria, pour chercher le soutien de Buhari.

Cette action diplomatique a certainement pesé dans la balance.

L’UA a aussi pris en compte la place importante du Tchad, à la fois en Afrique centrale et au Sahel, dans la lutte contre les terroristes jihadistes d’Aqmi, de Boko Haram et tous les autres groupuscules croisés de la haine et de la violence.

Il y a bien une spécificité tchadienne, mais doit-elle justifier une aussi grande entorse à la démocratie ?

L’UA ne légalise-t-elle pas un « plan de succession » dont le président français, Macron dit s’opposer ?

18 mois de transition permettront d’y voir clair, si les rebelles du FACT sont toujours contenus et que la majorité de la population y adhère.

Au Mali, les choses semblent aller dans la bonne direction.

Au Tchad, il est encore trop tôt pour se prononcer, de manière objective.