Environ 14 00 participants entament ,ce jour, un nouveau « dialogue national » qualifié de « souverain »,dans la capitale tchadienne.

Cette rencontre politique majeure prolonge les négociations organisées à Doha, entre le régime et ses opposants.

Des personnalités de premier plan, comme les anciens chefs rebelles Mahamat Nouri et Timan Erdimi ont regagné Ndjaména ,après 15 ans d’exil.

Il y a donc de l’espoir que le débat permette d’examiner les questions de fond qui plombent l’ouverture politique dans le pays qui était gouverné par Idriss Déby ,pendant 30 ans. Il a été tué au combat, contre des rebelles, le 20 avril 2021.

 

Il venait d’être réélu pour un sixième mandat présidentiel.

 

Depuis sa disparition, c’est son fils Mahamat Idriss Déby qui a été porté à la tête du Conseil militaire de transition qui dirige l’Etat.

 

Mais ce Conseil est très contesté et la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader .Il s’y ajoute une situation économique très difficile caractérisée par une paupérisation galopante, une augmentation des prix des denrées de première nécessité et des pénuries durement ressenties par les populations.

C’est dans ce contexte tendu que se déroule ce dialogue qui, malheureusement, est boudé par de nombreux mouvements politiques, comme Waki Tama qui « dénonce les différents dialogues déjà organisés et qui n’ont rien changé de fondamental ».

Il y a aussi les rebelles qui ont tué Idriss Déby ,qui refusent de participer, ainsi que de nombreuses associations de la société civile qui ont décliné l’invitation.

 

Dès lors, l’optimisme doit être modéré.

Cependant, si le caractère « souverain » du dialogue est réel, alors des changements décisifs pourraient convaincre les plus sceptiques.

D’abord en ce qui concerne la participation des membres de la junte aux futures élections présidentielles qui seront fixées.

 

En toute logique, si le dialogue l’interdit, une vraie alternance aurait lieu et sortirait le Tchad des « mains de la famille Déby ».

En Afrique centrale, la monarchisation du pouvoir est un obstacle à toute démocratisation véritable.

Des successions dynastiques au Gabon, en Congo RD, pour ne citer que celles là, faussent le jeu libre que seul garantit la liberté totale des citoyens de voter pour qui ils veulent.

Le nouveau dialogue tchadien sera jugé à ses résultats et à l’application des décisions prises, si jamais elles allaient dans ce sens.

La junte accepterait-elle un tel scénario qui l’écarterait du pouvoir ?

Si le dialogue ne permettait que de prolonger la mainmise militaire sur le pays ; alors elle aurait été dévoyée.

Et, ceux qui l’ont boycotté auraient eu raison de le faire.

L’enjeu est donc de remettre sur les rails la démocratie au Tchad et fermer la parenthèse d’un « règne familial » de plus de 30 ans.

Les protagonistes ont entre trois semaines et un mois pour aboutir à des « propositions-décisions ».

 

A suivre !