Sans surprise, le président Idriss Déby Itno a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle tenue le 10 avril dernier au Tchad. La lenteur du dépouillement des votes a donné certaines illusions à l’opposition dont dix des douze candidats s’étaient regroupés dans l’éventualité d’un deuxième tour. Vain espoir car comme en 2011 le président en place a expédié le scrutin en un seul et unique tour.

61 % des suffrages et soldats disparus

Cette fois-ci Idriss Déby s’octroie un peu plus de 61 % des suffrages alors qu’il y a cinq ans il s’était adjugé plus de 88 %.

Cette mascarade électorale se joue sur fond de scandale avec la disparition de dizaines soldats qui auraient commis le péché de voter contre l’homme fort de N’Djaména. Le sort de ces soldats suscite de vives inquiétudes dans le pays et au niveau de la communauté internationale.

C’est ainsi que les Etats Unis, alliés du Tchad dans la lutte contre les terroristes islamistes de Boko Haram, ont demandé au président Déby d’éclairer l’opinion sur cette affaire. Les autorités tchadiennes affirment que ces militaires vont bientôt regagner leurs foyers, tandis que selon d’autres sources ils seraient emprisonnés voire auraient subi un sort pire.

Difficultés et interrogations sur l’avenir

Quoi qu’il en soit la vérité devra éclater au grand jour tôt ou tard.

En ce qui concerne cette nouvelle victoire du président Déby, elle est proclamée dans un contexte difficile pour le Tchad qui souffre de la baisse de ses revenus pétroliers et qui fait face aux terroristes de Boko Haram ainsi qu’à des rebelles de l’intérieur qui combattent le régime.

L’aide précieuse de la France et des Etats Unis permet au régime de tenir encore. Mais avec la santé fragile du président Déby,hospitalisé à plusieurs reprises à Paris depuis le début de l’année, l’horizon suscite beaucoup d’interrogations.

 

 

Crédit image : Idriss Déby Itno à nouveau élu président du Tchad, avec 61 % des suffrages. © Rama, CC BY-SA 2.0 fr, via Wikimedia Commons.