Le président français Emmanuel Macron et le président congolais Felix Tshisekedi aux obsèques.


Le Tchad ent
erre ce vendredi Idriss Déby Itno, en présence du chef de l’Etat français Emmanuel Macron, qui, dès son arrivée, a rencontré le fils du défunt et chef de la junte militaire qui a pris sa succession.

Une douzaine de chefs d’État sont réunis dans la capitale tchadienne, dont ceux des quatre autres pays du G5 Sahel, qui ont formé une force militaire anti-terroriste épaulée par la France : Mali, Niger, Burkina Faso et Mauritanie. Sont présents aussi le président du Conseil souverain soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan, et le Congolais Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine (UA).

Les obsèques officielles devaient se dérouler en début de matinée sur la place de la Nation de N’Djamena. Après les honneurs militaires et différentes prises de parole, une prière devrait être dite à la Grande Mosquée.

La dépouille d’Idriss Déby sera ensuite emmenée en avion à plus d’un millier de km, à Amdjarass, petit village qui jouxte sa ville natale de Berdoba, chef-lieu de la province de l’Ennedi Est (Nord-est), près de la frontière soudanaise, où il sera inhumé aux côtés de son père.

Des consultations sur la transition

Emmanuel Macron, le seul chef d’Etat Occidental à faire le déplacement, est arrivé jeudi soir à N’Djamena et a rencontré immédiatement le jeune général Déby, selon l’AFP.

Un signe pour l’opposition et les experts : La France, qui a sauvé militairement au moins à deux reprises le régime de feu Idriss Déby menacé par des rebelles, en 2008 et 2019, semble maintenir son soutien à son successeur.

Paris a installé le QG de Barkhane, sa force antiterroriste au Sahel, au Tchad, son plus solide allié contre les terroristes dans la région.

Le président français va-t-il poser des conditions pour une transition démocratique ? Avant le début de la cérémonie tôt ce vendredi matin, Macron et les chefs d’Etat des quatre autres pays du G5 Sahel sont allés rencontrer Mahamat Déby, « pour des consultations sur la transition qui se met en place », selon la présidence française, citée par l’AFP.

Idriss Déby est mort lundi, selon N’Djamena, à 68 ans, des suites de blessures subies au front dans le Nord du Tchad contre des rebelles. Son fils, Mahamat Idriss Déby, général de corps d’armée à 37 ans et jusqu’alors commandant de la Garde républicaine, est le nouvel homme fort du Tchad, entouré des plus fidèles des généraux de son père. Il dispose des pleins pouvoirs mais a promis de nouvelles institutions après des élections « libres et démocratiques » dans un an et demi.

Pour de nombreux opposants, dont les plus farouches étaient régulièrement victimes d’intimidations et de violences, cette prise de pouvoir n’est rien d’autre qu’un « coup d’État institutionnel ».