Mieux vaut tard que jamais ! Cinq mois après son accession au pouvoir, Mahamat Idriss Deby Jr a signé le décret de nomination des 93 membres du CNT, qui vont jouer le rôle de parlementaires, pendant les 18 mois de la transition, ou ce qu’il en reste (mathématiquement 13 mois).
Si le successeur de feu le Maréchal Deby, a pris son temps pour nommer les députés du CMT, il a cependant respecté scrupuleusement les normes décidées auparavant par les grands acteurs politiques.
C’est ainsi que 30% des députés de la précédente législature(dissoute), ont été reconduits avec 30% de femmes et 30% de jeunes.
Des anciens opposants au Maréchal, ont été cooptés comme membres du CMT.
Cependant les figures bien connues de la plateforme Wakat Tamma en sont exclus.
Comme des têtes d’affiche de la société civile.
L’inclusion et l’ouverture à toutes les sensibilités sont donc bafouées.
Ce qui ne va pas favoriser des retrouvailles nationales, seules à même de permettre de dépasser les antagonismes qui perdurent dans le pays.
Et qui le fracturent entre communautés, tribus et partis politiques.
L’organe exécutif (CMT : Comité militaire de transition), dirigé par Deby Jr, épaulé par 14 autre Généraux, n’est ni symbole d’unité nationale, ni d’ouverture démocratique. Au contraire !
Nommé Premier ministre, Albert Padacki, un civil qui revient à la Primature, poste qu’il avait déjà occupé sous Deby Sr, n’a pas une stature qui en impose.
Il est un faire-valoir qui ne peut pas convaincre dans le rôle ingrat qui est le sien.
La nomination du CMT, à 13 mois de la fin de la Transition suscite de nombreuses questions politiques dont celles concernant la durée de celle-ci et la volonté du nouveau pouvoir de respecter ses engagements.
Dans le contexte de conflit ouvert qui est celui du Tchad, avec les attaques de Boko Haram et la menace qui demeure à la frontière libyenne, c’est l’incertitude et la précarité qui prévalent.
Les arrangements politiciens concoctés à Ndjaména paraissent bien dérisoires.
Les questions de fond qui touchent la sécurité et la crise économique et sanitaire, semblent être ignorées. A tort !