Les forces de sécurité ont tiré mardi des gaz lacrymogènes sur des manifestants descendus dans la rue au Soudan pour protester contre le pouvoir militaire, deux jours après la démission du Premier ministre.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la capitale soudanaise et sa banlieue Omdourman, ainsi que dans les villes de Port Soudan (Est) et Nyala, la capitale du Darfour méridional, malgré le déploiement massif des forces de sécurité.

En dépit d’une répression meurtrière, le fer de lance de la révolte contre le dictateur Omar El-Béchir déchu en 2019 et contre les militaires depuis le putsch du 25 octobre 2021, l’Association des professionnels soudanais, avait appelé à de nouvelles manifestations hier mardi, pour réclamer un pouvoir civil.

La répression des manifestations contre l’armée a fait depuis le coup d’Etat au moins 57 morts et des centaines de blessés, selon un syndicat indépendant de médecins.

Le 21 novembre 2021, le général Burhane avait réintégré Abdallah Hamdok dans un accord promettant des élections mi-2023, mais le mouvement de protestation a qualifié cette entente de « trahison » et poursuivi ses protestations.

En démissionnant, M. Hamdok a affirmé avoir tenté d’empêcher le pays « de glisser vers la catastrophe », mais que la Soudan se trouvait désormais à un « carrefour dangereux menaçant sa survie ».

Les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Norvège, ont exhorté l’armée soudanaise à ne pas nommer unilatéralement un nouveau chef de gouvernement, soutenant dans une déclaration commune qu’ils « ne soutiendront pas un Premier ministre ou un gouvernement nommé sans l’implication d’un grand panel d’acteurs civils ».