La situation chaotique qui règne au Soudan, qui est entré dans sa troisième semaine de guerre entre les forces fidèles au général Al-Burhan et celles favorables à son numéro 2, le général Hemedti, charrie les efforts de la communauté internationale pour venir en aide aux populations prises au piège dans ce bourbier, et qui manquent presque de tout. Près de 17 000 tonnes d’aide humanitaire ont, en effet, été volées par des groupes armés, rendant très difficile le travail des organisations internationales sur place.
Comme annoncé il y a quelques jours, le chef de l’humanitaire à l’ONU, Martin Griffiths est arrivé, hier mercredi 3 mai, au Soudan par la mer, à Port Soudan. Sur place, le responsable onusien qui s’est entretenu avec de nombreux responsables sur l’aide humanitaire, a réclamé aux deux parties un passage sécurisé pour cette aide.
Martins Griffiths a déclaré qu’il est « extrêmement difficile pour ses équipes de travailler au Soudan, affirmant que des milices y sèment la terreur et auraient détourné près de 17 000 tonnes d’aide humanitaire. Une réponse également servie à ceux qui estiment que l’ONU n’en fait pas assez au Soudan.
Six camions du Programme alimentaire mondial (PAM), auraient été pillés ces derniers jours sur la route par des membres des milices et d’autres criminels. On accuse même des soldats de l’un ou l’autre camp, sans uniformes et encagoulés, qui se livreraient à de telles attaques contre les convois humanitaires.
Ces 17 000 tonnes de denrées volées représentent le quart des 80 000 tonnes de réserves de l’ONU, selon ses responsables.
Une situation choquante dans un contexte marqué par la rareté des produits de consommation de première nécessité et l’envolée des prix, notamment dans la capitale, Khartoum.
Près de 100 000 réfugiés ont déjà fui le Soudan et l’ONU estime qu’environ 800 000 personnes pourraient quitter le pays prochainement.
Après deux cessez-le-feu pas totalement respectés depuis le début du conflit, le 15 avril dernier, une nouvelle trêve doit commencer à partir de ce jeudi 4 mai, jusqu’au 11 mai. L’accord a été annoncé mardi 2 mai par le président du Soudan du Sud Salva Kiir, suite à un entretien téléphonique avec les dirigeants de l’armée nationale, le général Al-Burhan, et le général Hemedti, chef des forces paramilitaires FSR.