Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres

Alors que le Soudan s’enlise dans la guerre, entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, l’ONU dit craindre une ethnicisation du conflit, qui pourrait aggraver la situation.

Volker Perthes, le chef de la Mission de l’ONU au Soudan, a dit hier lundi, devant le Conseil de sécurité, craindre, une ethnicisation du conflit dans le pays, appelant également l’armée et les paramilitaires à respecter le cessez-le-feu.

« L’ethnicisation croissante du conflit risque de le prolonger avec des implications pour la région », a-t-il, en effet, déclaré, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan.

L’émissaire de l’Onu a ajouté que « dans certaines parties du pays, les combats entre les deux armées ou les deux formations, ont ravivé des tensions communautaires ou provoqué des conflits entre communautés ».

Selon Volker Perthes, « des signaux inquiétants de mobilisation tribale ont été rapportés dans d’autres parties du pays, tout particulièrement au Kordofan du Sud ».

Le représentant spécial de l’ONU au Soudan a également demandé aux deux camps de respecter le cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur, hier à 19H45 GMT, pour sept jours afin de faciliter le passage de l’aide humanitaire et des civils.

« Je continue de sommer les parties d’honorer cet accord qu’elles ont signé il y a deux jours », a-t-il, en effet, indiqué, soulignant que « c’est un développement bienvenu, même si les combats et mouvements de troupes se sont poursuivis durant la journée, malgré l’engagement des deux parties à ne pas essayer de tirer un avantage militaire ».

Volker Perthes s’est aussi dit « horrifié par les informations faisant état de violences sexuelles contre des femmes et des filles dont des allégations de viols à Khartoum et au Darfour ».

La guerre entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, qui se disputent le pouvoir, a éclaté depuis le 15 avril dernier. Elle a déjà fait un millier de morts et plus d’un million de déplacés et de réfugiés.

Près de 860 civils, dont 190 enfants ont été tués depuis le début du conflit et 3.500 civils blessés, selon des chiffres donnés, hier lundi, par l’émissaire de l’ONU, Volker Perthes.