Dans un communiqué du Département d’Etat américain, il est rappelé que le 15 avril 2023, les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) ont déclenché un conflit d’une brutalité inégalée qui a entraîné la plus grande catastrophe humanitaire au monde, laissant 638 000 Soudanais dans la pire famine de l’histoire récente du Soudan, plus de 30 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire et des dizaines de milliers de morts. En décembre 2023, j’ai conclu que des membres des Forces armées soudanaises et de la Force de résistance soudanaise avaient commis des crimes de guerre. J’ai également conclu que les membres du FSR et des milices arabes alliées avaient commis des crimes contre l’humanité et des actes de nettoyage ethnique.

Le FSR et les milices alliées au FSR ont continué à mener des attaques contre les civils. Le FSR et les milices alliées ont systématiquement assassiné des hommes et des garçons – même des nourrissons – sur une base ethnique, et ont délibérément ciblé les femmes et les filles de certains groupes ethniques pour les violer et leur faire subir d’autres formes de violence sexuelle brutale. Ces mêmes milices ont pris pour cible des civils en fuite, assassinant des personnes innocentes fuyant le conflit, et empêchant les civils restants d’accéder à des fournitures vitales. Sur la base de ces informations, je suis parvenu à la conclusion que les membres de la RSF et des milices alliées ont commis un génocide au Soudan.

Les États-Unis sont déterminés à faire en sorte que les responsables de ces atrocités répondent de leurs actes. Nous sanctionnons aujourd’hui le chef du FSR, Mohammad Hamdan Daglo Mousa, connu sous le nom de Hemedti, pour son rôle dans les atrocités systématiques commises contre le peuple soudanais. Nous sanctionnons également sept sociétés appartenant au FSR et situées dans les Émirats arabes unis, ainsi qu’une personne, pour leur rôle dans l’approvisionnement en armes du FSR. En outre, nous annonçons aujourd’hui la désignation de Hemedti en vertu de la section 7031(c) pour son implication dans des violations flagrantes des droits de l’homme au Darfour, à savoir le viol massif de civils par des soldats des FAR sous son contrôle. En raison de cette désignation, Hemedti et les membres de sa famille immédiate ne sont pas autorisés à entrer aux États-Unis.

Hemedti a délibérément ignoré les engagements pris en vertu du droit international humanitaire, la « Déclaration d’engagement de Jeddah pour la protection des civils du Soudan » de 2023 et le Code de conduite de 2024 élaboré par l’initiative « Advancing Lifesaving and Peace in Sudan » (Faire progresser les soins de santé et la paix au Soudan). Ce code comprend des engagements visant à permettre le passage sans entrave de l’aide humanitaire et à prévenir les crimes de guerre tels que les violences sexuelles, que la RSF et les milices alignées sous la direction de Hemedti ont commis.

L’action entreprise aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de nos efforts continus visant à promouvoir la responsabilité de toutes les parties belligérantes dont les actions alimentent ce conflit. Les États-Unis ne soutiennent aucune des parties en présence, et les mesures prises à l’encontre de Hemedti et du FSR ne signifient pas qu’ils soutiennent ou favorisent les Forces armées soudanaises. Les deux belligérants sont responsables de la violence et de la souffrance au Soudan et n’ont pas la légitimité nécessaire pour gouverner un futur Soudan pacifique. Les États-Unis continuent d’évaluer des actions supplémentaires pour imposer des coûts à ceux qui perpétuent le conflit et les atrocités contre le peuple soudanais. Nous continuons également à soutenir le peuple soudanais dans ses aspirations à un avenir démocratique pacifique, juste et inclusif. C’est pourquoi, en décembre, j’ai annoncé que les États-Unis fourniraient 30 millions de dollars pour soutenir les acteurs de la société civile soudanaise.

Les mesures prises par le ministère des finances l’ont été conformément au décret 14098, intitulé « Imposer des sanctions à certaines personnes qui déstabilisent le Soudan et compromettent l’objectif d’une transition démocratique », tel qu’il a été modifié.