Malgré un nouveau cessez-le-feu, décrété dimanche soir, après une médiation des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite, les combats ont continué au Soudan, lundi 1er mai, entre les forces armées du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide du général Hemedti. Au moins 528 morts et 4.599 blessés sont dénombrés selon des chiffres officiels qui seraient largement sous-évalués. L’ONU a dépêché son responsable pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, dans le pays.
« La situation humanitaire a atteint un point de rupture » après deux semaines de combats, a déclaré, dimanche 30 avril, Martin Griffiths, le responsable pour les affaires humanitaires de l’ONU cité par l’Agence France Presse. M. Griffiths doit se rendre au Soudan pour « voir comment nous pouvons apporter un soulagement immédiat aux personnes impactées ».
« Nous cherchons des moyens rapides pour acheminer et distribuer des provisions supplémentaires », a-t-il ajouté, soulignant que « le pillage massif des bureaux et des entrepôts humanitaires a épuisé les stocks ».
Martin Griffiths se trouvait, lundi matin, au Kenya pour y rencontrer les autorités et voir comment acheminer l’aide au Soudan, alors que les combats se poursuivent dans le pays et que l’aéroport de Khartoum reste fermé.
Seul le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est parvenu à faire atterrir, dimanche, un premier avion chargé de huit tonnes d’aides, à Port-Soudan, à 850 km de Khartoum. Une aide composée en partie de matériel chirurgical, qui doit être acheminé vers Khartoum. Mais cela ne soignera que « 1.500 blessés », a-t-il prévenu.
La capitale soudanaise toujours en proie aux combats, privée d’eau et d’électricité. Alors que certains ont pu fuir les combats pour s’installer dans la périphérie, dans d’autres villes ou même quitter le pays, plusieurs habitants restent encore pris au piège et cloitrés chez eux.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 50 000 personnes ont quitté le pays par leurs propres moyens, pour se réfugier au Tchad, en Égypte ou au Soudan du Sud.
Pour sa part, l’ONU a recensé 75.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, au moins 20.000 qui ont fui vers le Tchad, 6.000 vers la Centrafrique et des milliers d’autres vers le Soudan du Sud et l’Ethiopie.
Au total, jusqu’à 270.000 personnes pourraient fuir les combats qui touchent 12 des 18 Etats, toujours selon l’ONU.
Il y a également des ressortissants étrangers, qui n’ont pas pu être évacués, notamment les réfugiés estimés à 1 million de personnes au Soudan, dont 300 000 à Khartoum.
A signaler que le HCR a suspendu ses opérations pour des raisons de sécurité. La Ligue arabe se réunissait, lundi matin, au Caire, pour discuter de la situation au Soudan.
Les généraux Burhane et Daglo s’étaient ligués lors du putsch de 2021 pour évincer les civils avec qui ils partageaient le pouvoir après la chute d’Omar El Béchir.
Mais des divergences, notamment l’absence d’accord sur l’intégration des FSR dans l’armée, sont survenues et ont conduit à cette guerre en cours depuis le 15 avril dernier.