Les combats ont repris, hier dimanche, à Khartoum, après l’expiration d’une courte trêve de 24 heures. Des tirs d’artillerie ont réveillé les habitants de la capitale soudanaise, dix minutes seulement après la fin de la trêve de 24 heures négociée par les médiateurs saoudiens, qui avait commencé samedi à 06H00 (04H00 TU).

Les deux parties s’étaient engagées à cesser les combats dans tout le pays pour permettre « l’arrivée de l’aide humanitaire », avait indiqué le ministère des Affaires étrangères saoudien. La trêve avait été négociée par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis. Certains habitants de Khartoum en ont profité pour se ravitailler ou fuir la capitale.

Mais dimanche, dès 4h du matin, des bombardements et des affrontements faisaient rage. Le bruit des combats a résonné dans plusieurs quartiers. Des pilonnages d’artillerie lourde ont été entendus à Khartoum et dans la ville jumelle d’Omdourman, rapporte l’Agence France Presse, citant des témoins. Des tirs avec divers types d’armes et des raids aériens ont encore secoué la capitale, notamment dans le Sud et dans la banlieue. Des nuages de fumée se dégageaient encore, et pour la cinquième journée consécutive, des réservoirs de l’installation pétrolière d’Al-Shajara, près de l’usine militaire de Yarmouk à Khartoum, ont indiqué les mêmes sources.

Vendredi dernier, Alfonso Verdú Perez, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan, regrettait que « seuls 20% des établissements de santé fonctionnent encore à Khartoum. Ces dernières semaines, nous avons réussi à livrer du matériel chirurgical à dix hôpitaux  de la capitale, mais les besoins sont immenses et il reste encore beaucoup à faire », a-t-il dit, faisant état de pénuries d’eau, d’électricité, de nourriture et de fournitures médicales.

Le CICR a réussi à évacuer, cette semaine, l’orphelinat Mygoma, à Khartoum. 280 enfants et 70 accompagnants ont été sortis du site où ils étaient dans une situation très précaire, mercredi dernier. Au moins une cinquantaine d’enfants seraient morts dans cet orphelinat depuis le début des combats.

Les troupes de l’armée commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, qui dirige le Soudan, s’opposent aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, son ex-adjoint, devenu son rival.

La guerre qui a éclaté le 15 avril dernier, a déjà fait plus de 1.800 morts, selon l’organisation ACLED, spécialisée dans la collecte d’informations dans les zones de conflit, ainsi que deux millions de déplacés et réfugiés, dont 476.000 ont trouvé refuge dans les pays voisins, selon l’ONU.