Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI

Le Fonds monétaire international a annoncé un plan d’allègement de la dette du Soudan, une étape pour aider le pays alors qu’il tente de rejoindre l’économie mondiale après des années d’isolement.


Dans un communiqué diffusé mardi soir, la directrice génér
ale du fonds, Kristalina Georgieva, a déclaré qu’elle avait obtenu suffisamment de promesses de dons de plus de 100 pays membres pour financer l’allègement de la dette d’environ 1,4 milliard de dollars. Cela permettra d’effacer les dettes du Soudan envers le FMI, mais aussi d’autres institutions de prêt.

« L’étape du financement d’aujourd’hui représente une opportunité historique pour le Soudan de progresser vers un allègement global de la dette », a-t-elle déclaré. « Le Fonds continuera d’aider le Soudan à se remettre d’une longue période d’instabilité et de difficultés économiques.

Son nouveau statut rendra le pays éligible à de nouveaux prêts du FMI, mais aussi à l’aide et à l’assistance au développement. Cela survient après que la France a annoncé qu’elle annulerait 5 milliards de dollars de la dette du Soudan lors d’une conférence destinée à mobiliser un soutien financier international pour le pays africain en mai.

Le gouvernement conjoint militaro-civil du Soudan qui a dirigé le pays après un soulèvement populaire a pris une série de mesures audacieuses pour tenter de relancer une économie malmenée et déformée où la contrebande est monnaie courante. Cela inclut le flottement de sa monnaie, le début de la gestion des subventions gouvernementales lourdes, en particulier sur le carburant, et la recherche d’investissements auprès de donateurs internationaux.

Mais certaines mesures menacent également d’appauvrir davantage certains des plus pauvres du pays et se sont heurtées à l’opposition des militants pro-démocratie qui ont dirigé le soulèvement populaire contre l’autocrate Omar el-Béchir qui a dirigé le pays pendant près de 30 ans.

La révolte a conduit au renversement d’Al-Bashir par l’armée en avril 2019. Le pays est depuis sur une voie fragile vers la démocratie avec des défis économiques de taille représentant une menace majeure pour cette transition.

Le Soudan est devenu un « paria » international après avoir été placé sur la liste des États-Unis des parrains du terrorisme dans les années 1990.

L’ancien président Donald Trump a retiré le Soudan de la liste noire après que le gouvernement de transition a accepté de verser 335 millions de dollars d’indemnisation aux victimes des attaques menées par le réseau al-Qaida d’Oussama ben Laden alors que le chef terroriste vivait au Soudan. Le retrait a également été une incitation pour le Soudan à normaliser ses relations avec Israël.