Annoncé, lundi, par le secrétaire d’Etat américain, le cessez-le-feu de 72 heures dans la guerre au Soudan, était à son deuxième jour, hier mercredi. Mais les bruits des armes n’ont pas cessé de tonner. L’ONU dont le Conseil de sécurité s’est réuni, mardi soir, sur la situation du pays, affirme que « les combats, parfois même, se sont intensifiés ».

Le cessez-le-feu n’a été respecté que dans certaines zones au Soudan. Le chef de la Mission onusienne dans le pays, Volker Perthes, qui s’adressait au Conseil de Port-Soudan, en visioconférence, mercredi, a, en effet, indiqué que les affrontements autour de « lieux stratégiques » ont « largement continué et parfois même se sont intensifiés ».

Dès le premier jour de la trêve annoncée, les deux camps se sont accusés mutuellement de violer le cessez-le-feu qu’ils avaient accepté. Les affrontements avaient vite repris dans plusieurs lieux stratégiques, notamment autour de l’aéroport International.

Les forces régulières de l’armée du général Abdel Fatah al-Burhan ont visé des positions des Forces de Soutien Rapide (FSR) de Mohamed Hamdane Daglo dit « Hemedti », qui ont riposté par des rafales de mitrailleuses lourdes, en banlieue de Khartoum.

Volker Perthes a d’ailleurs déclaré qu’il n’y avait « aucun signe clair » d’une négociation possible entre les deux chefs militaires.

Mardi, au deuxième jour de la trêve, le bruit des armes se faisait toujours entendre. Les frappes aériennes se poursuivaient, suivies de tirs d’armes lourdes, notamment dans la capitale Khartoum.

Sur les toits des bâtiments, des tireurs d’élite n’hésitent pas à tirer sur les populations qui filment la guerre, ont rapporté les habitants de la capitale .

L’émissaire de l’ONU au Soudan a d’ailleurs dénoncé les attaques contre les civils, les hôpitaux, les convois médicaux et les violations du droit de la guerre.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et la représentante de l’Union africaine ont dit craindre une contagion du conflit hors du Soudan. Plusieurs voix se sont également élevées pour dénoncer des ingérences étrangères dans ce conflit dont les nombreuses imbrications semblent assez complexes.