Le général Mohamed Hamdan Dagalo (à gauche) et le général Abdel Fattah al-Burhan (à droite) dirigent tous deux des forces puissantes

Pas de répit dans les combats qui ont éclaté depuis samedi dernier entre l’armée régulière du général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) restées loyales au général Mohammed Hamdan Dogolo, dit Hemedti. Les ambassades occidentales à Khartoum ont rapporté, mercredi, que plus de 270 civils ont été tués depuis samedi, précisant qu’il s’agit d’« un bilan provisoire », alors qu’une trêve n’est pas envisagée entre ces deux généraux qui luttent pour le contrôle du pouvoir.

Au cinquième jour des combats, hier mercredi, les accès étaient encore coupés dans la capitale Khartoum qui restait toujours sans électricité, alors que les hôpitaux étaient ravagés.

« Le bilan est élevé et les belligérants doivent cesser les hostilités immédiatement et sans conditions après cinq jours émaillés d’attaques visant les civils, les diplomates et les humanitaires », mentionne, en effet, un communiqué signé des 15 ambassades, dont les Etats-Unis, l’Union européenne et la Norvège.

Mercredi matin, des bombardements aériens des forces armées ont visé l’aéroport international contrôlé par les Forces de soutien rapide. Les frappes avaient notamment incendié les réservoirs de fuel, laissant se dégager un nuage de fumée sur Khartoum. Le centre-ville, autour du palais de la République et du commandement de l’armée, a été également l’objet de lourdes frappes.

Les cadavres étaient visibles dans les rues de la capitale. Une trêve était prévue mardi soir à 18 heures pour permettre aux civils d’évacuer les zones de guerre, faire des provisions, transporter les blessés dans les hôpitaux et d’enterrer leurs morts. Mais elle n’a pas été respectée et les affrontements continuaient dans la capitale, rapportent plusieurs sources. Chaque camp accusant l’autre d’avoir violé le cessez-le-feu.

Les civils tentaient encore de fuir les combats, mercredi matin, au milieu des cadavres et des véhicules militaires calcinés. Des voitures tentaient de rejoindre Wad Madani au Sud-est de la capitale encore épargné par les combats.

Des cas d’exactions et de pillages contre les civils ont été rapportés. Un cas de viol sur une expatriée japonaise a été également signalé. Le Japon a d’ailleurs annoncé préparer l’évacuation de ses ressortissants, alors que l’aéroport de Khartoum, ciblé par les combats est toujours fermé.

Les combats ont éclaté samedi dernier, notamment quand les Forces de soutien rapide du général Hemedti ont attaqué la base de Meroe au Nord de Khartoum, où étaient postés des militaires et des avions égyptiens. Le Caire est accusé d’être un grand soutien du général Al-Burhan. Plusieurs soldats égyptiens auraient été enlevés au cours de cette attaque. Mais le général Hemedti assure qu’ils sont bien traités.