Alors que les combats continuent au Soudan malgré une nouvelle trêve annoncée mercredi 3 mai dernier, la Ligue arabe a décidé de créer « un groupe de contact » chargé d’obtenir un cessez-le-feu durable, voire une sortie de crise, et de créer des corridors humanitaires pour les civils. Elle a aussi rejeté toute ingérence étrangère et souligné l’importance de la souveraineté et de l’unité du Soudan, lors d’une réunion ministérielle extraordinaire sur la crise soudanaise.
Les représentants de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite, ainsi que le Secrétaire général de la Ligue arabe composeront ce groupe de contact.
L’Égypte a déjà accueilli plus de 40 000 réfugiés venant du Soudan depuis le début du conflit le 15 avril dernier. En première ligne à cause de la détérioration de la situation au Soudan, elle craint que l’insécurité atteigne l’Égypte à travers des groupes armés.
De son côté, l’Arabie Saoudite accueille déjà des représentants des deux camps opposés dans ce conflit dans le but de trouver un cessez-le-feu durable, voire une solution de la crise.
Plus grand fournisseur d’aide au Soudan, l’Arabie Saoudite a annoncé octroyer 100 millions de dollars d’aide à Khartoum.
Selon le Secrétaire de la Ligue, Ahmad Aboul Gheit, le groupe de contact mettra tout en œuvre pour empêcher l’effondrement des composantes de l’État soudanais, citant notamment les forces armées.
Selon l’ONU, 100 000 personnes ont déjà quitté le pays et plus de 330 000 personnes sont déplacées à l’intérieur même du Soudan depuis le début du conflit.
Dans la capitale, Khartoum, où se déroule l’essentiel des combats, des centaines de milliers de personnes prises au piège de la guerre, vivent encore terrées chez elles, en manque de nourriture et souvent privées d’eau et d’électricité.
Trois cessez-le-feu ont été annoncés depuis le début du conflit, sans être respectés. Les combats entre l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ont fait environ 700 morts, selon un dernier bilan, publié vendredi, de l’ONG ACLED, qui recense les victimes de conflits.