Une tuerie sans précédent a eu lieu, samedi 26 juillet dernier, dans la localité de Masteri à 48 km de la capitale provinciale d’El Geneina, un village situé à l’Ouest du Darfour. Au moins 500 hommes armés ont perpétré cette attaque, faisant 60 morts et autant de blessés, selon l’ONU. Depuis la semaine dernière, une série d’attaques a eu lieu dans cette région, entre tribus nomades arabes et agriculteurs non arabes, qui se disputent des terres.
Le bilan est très lourd. Plus de 60 personnes tuées et au moins autant de blessées dans une nouvelle attaque menée par des hommes armés dans un village de l’État de Darfour-Ouest, a indiqué l’ONU, dimanche 26 juillet .
« Il s’agit du dernier d’une série d’incidents qui se sont déroulés la semaine dernière et qui se sont traduits par des villages et des maisons brûlés ainsi que des marchés et des magasins endommagés », a écrit, dans un communiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, (OCHA), à Khartoum.
Les personnes tuées sont en majorité de la communauté Massalit, selon la même source.
Dans un autre communiqué, le Premier ministre Abdallah Hamdok a promis,« qu’une force conjointe de sécurité, mêlant police et armée, sera déployée dans les cinq États du Darfour pour assurer la sécurité des citoyens et protéger la saison agricole », qui dure de juillet à novembre, rapporte RFI.
Au moins 20 paysans tués vendredi dernier
Plusieurs maisons dans le Nord, le Sud et l’Est du village ont été pillées et brûlées ainsi que la moitié du marché local.
Depuis plusieurs jours, les violences ethniques meurtrières se multiplient dans la région. Vendredi dernier, au moins 20 paysans ont été tués au Darfour Sud dans une autre attaque. Des tueries qui ont visé récemment les agriculteurs issus de tribus africaines, qui se disputent des terres avec les tribus nomades arabes.
Ce conflit entre arabes et non-arabes avait semblé se calmer ces dernières années, mais ces nouvelles tueries montrent que la question des terres reste un sujet très sensible et préoccupant au Darfour.
Un regain de violence qui risque de paralyser les efforts de négociations pour trouver un accord de paix entre Khartoum et les différents groupes rebelles, notamment ceux du Darfour.
Le Darfour a déjà payé un lourd tribut dans le conflit qui avait éclaté en 2003 entre le régime d’Omar El-Béchir et les minorités ethniques, qui a causé au moins 300 000 morts et plus de 2,5 millions de personnes exilées, selon l’ONU.