Le secrétaire général de l’ONU,BAN KI MOON a vu juste ; la perpétuelle guerre civile qui ensanglante le Sud-Soudan depuis trois ans et qui est entrain de reprendre de plus belle illustre « une nouvelle trahison du peuple du Sud-Soudan » par ses leaders.

Le président SALVA KIIR et le vice-président RIECK MACHAR signent des accords de paix(août 2015) pour les violer à la première occasion ou alors n’arrivent pas à tenir leurs troupes.

Quelque soit le cas de figure, leur leadership est en échec.

Pire ,les causes profondes du conflit sont liées à une volonté d’accaparement des revenus pétroliers et donc de la richesse du peuple sud-soudanais.

L’objectif de s’enrichir à titre personnel en profitant du pouvoir d’Etat est malheureusement une maladie contagieuse en Afrique et presque partout dans le monde.

Seulement dans les pays où la pauvreté fait des ravages comme au Sud-Soudan, un tel accaparement de la part des leaders doit être considéré comme « un crime contre un peuple » et sanctionné comme tel par la cour pénale internationale (CPI). Car c’est bien cette volonté farouche de faire main basse sur la manne financière générée par l’or noir qui explique la folie meurtrière des factions armées.

La cupidité est telle que le respect des accords de paix, malgré la pression internationale, ne lie pas ceux qui sont censés défendre la cause du peuple. En vérité après les longues batailles pour l’indépendance du pays ,le patriotisme de façade des uns et des autres a laissé place à un cynisme criminel.

Le même phénomène a ruiné beaucoup de pays africains et du Tiers-monde avec un népotisme débridé ,une patrimonialisation de l’Etat et des tentatives d’instaurer des « monarchies républicaines ».Pour continuer à disposer de fortunes colossales que la gestion délictueuse du pouvoir permet de capter dans bien des domaines.

Le Sud-Soudan est emblématique des indépendances africaines dévoyées dont les seules victimes sont les citoyens et les peuples.

Lorsque les peuples sont en danger mortel, comme c’est le cas au Sud-Soudan, le droit d’ingérence doit s’appliquer pour assurer la protection des habitants.

L’ONU est déjà sur place avec des camps de déplacés mais n’a pas mandat à intervenir militairement. Le Conseil de sécurité devrait se pencher sur cette question. Le secrétaire général de l’ONU BANKI MOON a raison de dénoncer la « trahison des leaders ».il doit avoir de la suite dans les idées et proposer des actions concrètes pour sauver le peuple sud-soudanais.

La situation de ce pays n’est tenable avec un tiers de la population ,soit cinq millions de personnes dépendant de l’aide alimentaire d’urgence. Avec trois millions de civils qui ont fui leurs lieux d’habitation.

Il y a une situation de terreur et de prise en otage d’un peuple par des factions criminelles qui doivent être traitées comme telles.

Des leaders traitres à leur nation méritent d’être traduits devant la CPI. Les boucliers ethniques derrière lesquels ils s’abritent pour commettre leurs forfaits sont le fruit d’une instrumentalisation politicienne le plus souvent et il faut les démystifier et les combattre.

Nul n’a le droit de terroriser et d’ensanglanter un pays sans faire face aux conséquences de ses actes criminels.

 

 

Image : drapeau du Soudan du Sud.