Le parlement Somalien

Le Premier ministre somalien Hassan Ali Khaire a été démis de ses fonctions samedi, victime d’un vote de défiance des députés aussitôt entériné par la présidence somalienne.

Hassan Ali Khaire, 52 ans, avait été nommé Premier ministre fin février 2017 par le président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo ». Samedi, alors que les députés devaient officiellement poursuivre leurs travaux sur l’organisation des prochaines élections générales dans le pays en 2021, ils ont été invités par le président de l’Assemblée nationale à se prononcer sur un vote de défiance contre le Premier ministre.

« 170 des 178 députés ont voté en faveur du vote de défiance contre le gouvernement », a annoncé le président de l’Assemblée Mohamed Mursal, cité par l’AFP. « Dès lors, le président du gouvernement fédéral de Somalie, comme prévu par la constitution, doit nommer un Premier ministre et un gouvernement qui ouvriront la voie à des élections au suffrage universel en temps et en heure », a ajouté M. Mursal.

Dans la foulée, la présidence somalienne a indiqué que le chef de l’Etat acceptait la décision du parlement et qu’il allait « très rapidement nommer un nouveau Premier ministre ». Le président Farmajo a ensuite nommé par décret le vice-Premier ministre Mahdi Mohamed Guleid pour assurer l’intérim dans l’attente de la désignation d’un nouveau Premier ministre.

Parmi les raisons invoquées par le président de l’Assemblée pour justifier le renversement du Premier ministre figure « l’échec du gouvernement à mettre sur pied un plan précis ouvrant la voie à une élection au suffrage universel en 2021 ».

Le fragile gouvernement central présidé par M. Farmajo ne contrôle qu’une partie du territoire somalien et est toujours confronté à l’insurrection des islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda.

La Somalie s’est donné pour objectif d’organiser des élections au scrutin universel début 2021, une gageure au regard de conditions sécuritaires toujours très dégradées. En 2016, le pays avait adopté un système d’élections indirectes où quelque 14.000 délégués choisis parmi les clans avaient désigné les députés. La dernière élection véritablement démocratique en Somalie remonte à presque 50 ans, en 1969.