Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a « condamné » l’extension du mandat du président somalien votée le 12 avril par le Parlement,après des mois d’impasse politique et sécuritaire sur la tenue d’élections en Somalie.
Le CPS, en charge des questions de paix et de sécurité au sein de l’organisation continentale, demande également au président de la Commission de l’UA, de nommer et de dépêcher un Envoyé spécial en Somalie, en vue de trouver « un compromis mutuellement acceptable ».
La Somalie est plongée dans une crise politique profonde depuis le deuxième semestre 2020, marquée par son incapacité – faute de consensus politique – à organiser des élections fin 2020-début 2021 comme prévu.
Le 12 avril, les députés ont voté une loi prolongeant de deux ans le mandat – expiré en février – du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et prévoyant la tenue d’une élection au scrutin universel direct en 2023.
Dans un communiqué, le CPS « condamne les actions de la Chambre des représentants du 12 avril, qui a étendu le mandat du président et du parlement, repoussant ainsi les élections et ce faisant, sapant l’unité et la stabilité du pays ». Le CPS « exprime également sa vive inquiétude quant à l’impact possible de la situation actuelle sur l’unité de l’armée somalienne et de l’appareil de sécurité ».
Le président du Sénat somalien avait jugé inconstitutionnel le texte voté par les députés – et signé le lendemain par le président Farmajo – tandis que plusieurs partenaires du pays, Etats-Unis et Union européenne en tête, appelaient à la tenue d’élections le plus rapidement possible.
Le pays était censé organiser fin 2020-début 2021 des élections au suffrage universel direct, qui auraient été les premières depuis des législatives en 1969, juste avant le coup d’Etat de Siad Barre la même année. Mais l’organisation de ce scrutin a achoppé sur de multiples désaccords politiques et surtout pour des raisons sécuritaires.
Afin de sortir de l’impasse, un accord avait été conclu le 17 septembre entre le président Farmajo et cinq leaders régionaux, prévoyant des élections présidentielle et législatives au suffrage indirect: des délégués spéciaux choisis par de multiples chefs de clans devaient élire les parlementaires qui votaient ensuite pour le président.