Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, mis sous pression par ses alliés, a appelé à la tenue d’élections. Et ce, à l’issue d’une journée de mardi qui avait vu des habitants de Mogadiscio quitter leurs quartiers, craignant de nouveaux affrontements armés.
Le président somalien s’adressera au Parlement samedi afin d’« obtenir son approbation pour le processus électoral » et appelle les acteurs politiques à tenir des « discussions urgentes » sur la manière de conduire le vote. Le président s’exprimait lors d’une allocution diffusée sur les médias d’Etat à 01h00 locale.
La tension était vive mardi dans la capitale, deux jours après des échanges de tirs entre forces gouvernementales et pro-opposition qui ont fait trois morts, selon l’AFP. De telles violences à caractère politique n’ont plus été observées depuis plusieurs années en Somalie, pays à l’équilibre précaire déjà confronté à la rébellion terroriste des Shebab affiliés à Al-Qaïda. Elles ont ravivé le spectre des combats urbains entre factions claniques rivales qui ont ravagé Mogadiscio au plus fort de la guerre civile.
Les tensions politiques enflaient depuis la fin du mandat du président Farmajo, qui a expiré le 8 février 2021 sans que des élections puissent être organisées. Le 12 avril, le Parlement a voté une loi prolongeant son mandat de deux ans dans l’attente de l’organisation d’un scrutin, à la fureur de l’opposition.
Le président sous pression
L’impasse électorale s’est transformée en affrontements armés dimanche soir, alors que des combattants alliés à l’opposition installaient des barrages dans plusieurs quartiers de Mogadiscio.
Mardi, deux des cinq Etats semi-autonomes qui composent le pays, ceux de Galmudug et d’Hirshabelle, ont officiellement rejeté la prolongation du mandat présidentiel et appelé à la tenue d’élections. Allié de Farmajo, le Premier ministre Mohamed Hussein Roble a salué cette déclaration et appelé à « l’accélération d’élections justes et libres ».
Il a également appelé les commandants militaires à « ramener leurs forces à leur base » et exhorté les leaders de l’opposition à « arrêter les actes et mouvements qui peuvent générer un conflit violent ».
L’inquiétude grandit sur un possible éclatement des forces de sécurité. Dans un communiqué mardi, la Mission de l’Onu en Somalie (Unsom) s’est dite « particulièrement alarmée par la fragmentation émergente de l’armée nationale somalienne (SNA) selon des lignes claniques ».