Alors qu’il avait annoncé qu’il ne répondrait à aucune convocation, malgré la levée de son immunité parlementaire vendredi dernier, à l’issue d’une séance plénière à l’Assemblée nationale, le député Ousmane Sonko, accusé de viol et de menace de mort par une jeune fille de 20 ans, a finalement décidé de se présenter devant le juge d’instruction, ce mercredi matin. Le leader de Pastef a annoncé sa décision, mardi soir, lors d’une nouvelle déclaration à la presse, donnant les raisons qui l’ont poussé à changer de position.

Dans une déclaration relayée par plusieurs médias sénégalais, Ousmane Sonko, a, déclaré avoir pris une telle décision sur les conseils de ses avocats et les recommandations de chefs religieux, d’acteurs de la société civile, entre autres.

Dénonçant à nouveau un complot politique dont il accuse directement le président Macky Sall, Ousmane Sonko accusé de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menace de mort’’ par une employée d’un salon de beauté à Dakar, a expliqué avoir pris la décision de répondre au juge d’instruction pour éviter que le délit de rébellion ne soit ajouté à l’accusation.

« Quelle stratégie devons-nous adopter à partir de maintenant ? Macky Sall a un objectif principal, celui de radier Ousmane Sonko des listes électorales. De l’empêcher en tout cas de pouvoir se présenter à toutes élections à venir, mais particulièrement à l’élection présidentielle de 2024 », a déclaré Ousmane Sonko devant la presse.

« Il ne faut pas donner à l‘adversaire la possibilité de créer des dossiers dans le dossier. C’est cela qui est recherché. Et si je ne déférais pas à la convocation, la conséquence logique c’est un mandat d’amener, peut-être. L’armée qui sera envoyée ici peut trouver une résistance, même si moi je ne résiste pas. Ils pourront nous mettre sur le dos un autre délit : c’est-à-dire la rébellion. Donc nous irons répondre, écouter le juge du premier cabinet. Mais cela ne veut pas dire une abdication. Et j’appelle tout le monde à rester mobilisé, parce que nous n’accepterons aucune injustice, aucune forfaiture quant à la gestion de ce dossier », a ajouté le leader de Pastef/Les Patriotes.

Des accusations déjà formellement réfutées par le président Macky Sall et la majorité. La mouvance présidentielle a déjà indiqué que cette accusation n’a rien de politique et qu’il s’agit d’une affaire privée. La plaignante, Adji Sarr, a déjà été entendue par le juge la semaine dernière.

Toutefois, convoqué à 9 heures précises, ce mercredi, Ousmane Sonko, se trouvait encore aux abords de son domicile à la cité Keur Gorgui, à Dakar, plus d’une demi-heure après l’heure de sa convocation.

Le cortège du leader de Pastef n’était toujours pas arrivé au Palais de justice de Dakar, à 10 heures passés, ce mercredi, des personnes ralentissant la progression des véhicules.

Quoi qu’il en soit, Ousmane Sonko devrait faire face au juge d’instruction du 8ème cabinet, Mamadou Seck, d’ici la fin de la matinée ou au plus tard en début d’après-midi.