Le Fonds monétaire international (FMI) vient de boucler une mission de 10 jours au Sénégal pour la dernière revue du Programme soutenu par l’Instrument de coordination de la politique économique (Icpe), la facilité de crédit de confirmation et l’Accord de confirmation. Lors de la présentation de ses conclusions, le 15 novembre dernier, devant la presse, la Mission a décerné un satisfecit global au Sénégal, accompagné de quelques recommandations.
Edward Gemayel, le Chef de mission du Fmi, a exprimé au Ministère des Finances et du Budget, sa satisfaction à l’issue de l’évaluation de la situation économique, marquée par une bonne tenue des agrégats.
Une bonne « bonne performance » qui se reflète à travers le Pib (4,7 % de croissance en 2022 et une prévision de 8,7 % en 2023 « grâce aux apports de l’exploitation du gaz»).
Le Chef de la mission du FMI a détaillé les résultats des indicateurs de performance, notamment la croissance, l’inflation, les finances publiques, les subventions, la dette et les réformes. Ainsi, a-t-il relevé, « à moins de la survenue de nouveaux chocs », l’inflation devrait graduellement baisser après avoir été galopante en 2022. En effet, elle a été estimée à 8 % pour l’année 2022, avec des projections de baisse 2 à 3 % l’année prochaine.
Il a aussi affiché son optimisme à propos des recettes et annoncé « qu’elles seront bonnes l’année prochaine, et donc, vont permettre d’augmenter un peu les allocations ». D’ailleurs, un décaissement associé de 135 milliards FCFA en faveur du Sénégal est attendu à la mi-décembre.
A souligner que la politique de subvention des prix et leur impact sur les finances publiques ont été largement évoqués. A titre d’exemple, le budget de 2023, actuellement examiné par l’Assemblée nationale, prévoit 750 milliards FCFA pour soutenir les prix de l’électricité et des produits pétroliers. En effet, le budget visait une allocation de 350 milliards FCFA pour les subventions à l’énergie (électricité et produits pétroliers). Mais en raison de la situation marquée notamment par la Covid-19 et la guerre en Ukraine, les subventions devaient nécessairement connaître une hausse en raison des choix stratégiques du Gouvernement sur la question.
Edward Gemayel a d’ailleurs souligné, en le déplorant, que «les subventions ont plus que doublé », passant de 350 à 750 milliards FCFA. Le Fmi aurait souhaité, en effet, que cette allocation soit maintenue à 450 milliards FCFA.
Toutefois, concernant les finances publiques, il a estimé que le gouvernement tient ses engagements et que la dette est «toujours soutenable, même si la marge de manœuvre pour faire face à d’éventuels nouveaux chocs extérieurs n’existe presque plus ». Il a renseigné qu’elle est dans une pyramide croissante (75 % du Pib) avec un déficit de 6 %.
Se prononçant sur le caractère hautement social des subventions, le Chef de mission du FMI a indiqué que son Institution veut amener le Sénégal à «réduire les déficits graduellement, de façon à ce que, s’il y a un autre choc dans les années à venir ou si le choc actuel perdure, le Gouvernement puisse puiser dans ces réserves ».
Ainsi, les recommandations du FMI concerne les recettes, la diminution des exemptions fiscales, la baisse des subventions, la réforme du Code des marchés publics, de même que la publication du rapport sur les fonds destinés à la Force Covid-19, entre autres.