Face à la pandémie du coronavirus, le Sénégal s’illustre par sa riposte médicale de grande qualité avec les tests effectués, notamment à l’Institut Pasteur de Dakar, la prise en charge des malades (sur 99 cas de contamination, 8 sont déclarés guéris et les autres en traitement, avec zéro décès, jusqu’ici) et les mesures prises par le président Macky Sall.
Ce dernier a décrété l’état d’urgence, imposé le couvre-feu de 20 heures à 6 heures et dégagé un fonds de Riposte et de Solidarité de 1000(mille)milliards de FCFA pour aider les ménages, les entreprises, la presse, le secteur médical etc.
Les choix du président Sall frappés du sceau de la lucidité et du courage politique ont été acceptés par toute la classe politique, majorité et opposition confondues.
Hier et aujourd’hui, le président Sall a reçu la quasi totalité des hommes et femmes qui constituent des « identités remarquables »au niveau de l’opposition.
Ayant auparavant rencontré les chefs des différentes Institutions du pays :Assemblée nationale, CESE et HCCT.
Le Sénégal est donc à l’unisson face à la menace gravissime du coronavirus qui fait des ravages en Italie et en Espagne, mais aussi en France et aux USA. Après avoir endeuillé la Chine et la Corée du Sud, entre autres pays.
Pourtant la synergie positive constatée et louée au Sénégal cache un mal pernicieux qui devrait pousser les autorités et les populations à redoubler de vigilance pour surveiller les émigrés sénégalais qui rentrent au pays en catimini.
Ces personnes appelées familièrement : “Modou-Modou” sont entrain de devenir des vecteurs de la propagation du coronavirus sur le territoire national.
Il est vrai que le coronavirus a été introduit au Sénégal par un citoyen français le 2 mars dernier. Il est guéri depuis. D’autres « étrangers »avaient été diagnostiqués positifs et pris en charge médicalement.
Mais la contamination de 20 à 25 personnes par un seul « Modou-Modou » à Touba demeure comme un moment crucial de l’enracinement du coronavirus dans le pays.
Depuis, les cas diagnostiqués positifs-et révélés quotidiennement par le ministère de la santé se multiplient.
Et plusieurs régions(Saint-Louis,Ziguinchor,Diourbel,Dakar Thies) sont touchées.
La menace prend de l’ampleur et le phénomène de l’arrivée des « Modou-Modou » doit attirer l’attention des services sanitaires et de l’ensemble des citoyens.
Pourquoi ?
Parce que beaucoup d’entre eux viennent d’Italie et d’Espagne, voire même de France ,trois pays bien touchés par la pandémie et qui, chacun a dépassé le nombre de 1000 morts.
L’Italie et l’Espagne ayant dépassé le triste record de la Chine qui est de moins de 3400 morts.
L’Espagne a atteint 3400 morts et l’Italie plus de 6800 morts.
On le voit les émigrés sénégalais sont bien des porteurs potentiels du virus mortel et la contamination de plus de 20 personnes à Touba le confirme.
Que faire ? Les sensibiliser pour qu’ils fassent des tests dès leur retour au pays et qu’ils ne se cachent pas comme cela a été constaté avec certains d’entre eux.
Plus facile à dire qu’à faire faire.
L’action de sensibilisation se heurte ici au mur de croyances, et de préjugés qui ont la vie dure.
C’est pour quoi il faut se féliciter de la décision du Khalife des Mourides de fermer les mosquées de la ville sainte de Touba ,en application de l’état d’urgence et du couvre-feu et de ses recommandations faites aux fidèles de suivre les conseils des médecins.
Ce défi met en exergue le débat soulevé, il y a déjà plus d’un demi siècle, par « l’Aventure Ambiguë » de Cheikh Hamidou Kane, avec l’impératif d’aller apprendre à l’école des Blancs.
Pour conquérir leurs connaissances et faire face à leur puissance de manière efficace.
Le débat est certes plus complexe et ne peut être résumé dans le cadre d’un article, mais il ouvre bien une brèche dans la lutte contre l’obscurantisme.
Comment expliquer le refus des tests ?La volonté de se cacher et même de quitter des pays plus développés que le Sénégal-où on a émigré pour avoir un meilleur niveau de vie- où les moyens médicaux sont plus conséquents ,pour revenir au bercail ?
Se cacher en ayant contaminé auparavant sa famille ses proches etc. ?
Il y a assurément un problème de civisme et de simple bon sens que seul le manque d’accès aux lumières de l’éducation(scolaire, familiale, coranique etc.) peut expliquer.
Lutter contre la pandémie devient ainsi un combat contre l’obscurantisme et l’analphabétisme.
L’Afrique toute entière est interpellée car elle doit redoubler d’efforts pour vaincre la pandémie des pandémies, si on ose dire, qu’est l’analphabétisme qui empêche même de mener un combat coordonné et efficace contre le coronavirus.