Des choses extrêmement graves se trament au sommet de l’État. En effet, sur le dos du chef de l’État, du ministre des Forces armées et du ministre de l’Intérieur, l’ordre d’arrêter trois leaders de l’opposition sera donné dans la nuit du 17 au 18 novembre 2024. À moins que cet article que vous lisez ne dissuade ces comploteurs du parti au pouvoir. PASTEF est dans une logique de sabotage des élections, surtout à Dakar, par la provocation, l’intimidation et le laxisme dans l’organisation matérielle du scrutin dans la capitale.

Diversion ou tentative de neutralisation d’adversaires politiques

Les leaders politiques visés sont Barthélemy Dias et Bougane Gueye Dani, membres de la coalition Sàmm Sa Kàddu. Tahirou Sarr, le leader des Nationalistes sénégalais, nouveau chouchou de la jeunesse sénégalaise, est aussi dans le viseur du pouvoir qui cherche à briser son élan.

Les vidéos de leurs dernières émissions et conférences de presse ont été remises à un agent de la division de la cybercriminalité. Après avoir visionné les vidéos, ces candidats pourraient être poursuivis pour offense au Premier ministre. Un grave prétexte inacceptable qui pourrait plonger le pays dans une situation à haut risque.

Par ailleurs, le dossier des gardes du corps arrêtés et en détention à Saint-Louis pourrait être versé dans l’affaire pour mieux charger Bougane Gueye et le maire de Dakar. Là, il s’agit de poursuivre Barthélemy Dias pour détention illégale d’armes, conformément à la commande et aux accusations de Ousmane Sonko.

Ces poursuites en gestation relèvent d’une volonté de Ousmane Sonko qui a, cette fois-ci, contourné Ousmane Diagne, ministre de la Justice, et Jean-Baptiste Tine pour donner directement des ordres à des agents de police.

Désormais, le leader de PASTEF veut suivre personnellement les dossiers qu’il soumet à la justice. Certains faucons de PASTEF ont déjà validé un schéma qui consiste à emprisonner ces candidats dans la nuit des élections, au moment où les premières tendances tombent.

Fermeture de SenTv et coupure de l’internet

En réalité, Ousmane Sonko, qui ne recule devant rien, chercherait uniquement à placer sous surveillance ces opposants pour les empêcher de jubiler dans les rues de Dakar après la sortie des résultats. Le pouvoir aurait appris que le maire de Dakar, le leader de Geum Sa Bop, Thierno Bocoum, Amadou Ba, Pape Djibril Fall, Madiambal Diagne, Assane Diouf et leurs alliés vont organiser des caravanes dans les rues de la capitale pour fêter leur victoire probable. Les tenants du pouvoir, qui sont dans la projection aveugle, estiment que le camp de Barthélemy Dias veut influencer les électeurs et les médias. On se demande réellement si la coalition Sàmm Sa Kàddu est dans cette logique festive ?

Mieux encore, pour eux, la montée en puissance de Tahirou Sarr, le leader Nationaliste au sein de la jeunesse, aura un impact sur les résultats et dans la gestion de l’opinion après la sortie des premiers résultats. PASTEF veut éviter une jonction entre le camp nationaliste et Sàmm Sa Kàddu la nuit des élections.

Voilà pourquoi les autorités cherchent à gérer l’après-scrutin, c’est-à-dire à partir de la sortie des premières tendances jusqu’à la publication des résultats provisoires. Ainsi, le CNRA est déjà positionné pour publier des communiqués de presse de mise en garde contre les médias à partir de dimanche soir.

Dans leur schéma déjà validé au cours d’une réunion, il est prévu de fermer la télévision SEN TV le dimanche soir et de saboter le réseau internet jusqu’au lundi matin. Cela va permettre à Ousmane Sonko de faire passer ses résultats dans les télévisions et groupes de presse qui lui sont favorables, comme Walf TV, Jotna TV, Sans Limite, Sénégal 7, RTS, APS, Kewoulo, etc.

Ces sites internet qui accompagnent PASTEF pourraient bénéficier de la couverture de l’intranet du gouvernement en cas de coupure de l’internet.

Les risques d’une arrestation des opposants

Du temps des socialistes, après chaque élection, Me Abdoulaye Wade était arrêté puis envoyé à Reubeuss d’où il ne sortait qu’après l’annonce de la victoire d’Abdou Diouf. C’est exactement ce qu’Ousmane Sonko compte faire avec ses opposants.

Déjà, on assiste à une rupture de confiance entre le pouvoir et l’opposition radicale incarnée par la coalition Sàmm Sa Kàddu. L’arrestation de ces leaders entraînera une crise politique dans le pays. Le CNRA a publié un communiqué pour interdire à la presse d’annoncer le vainqueur de ces élections. Mais cette mise en garde devrait être servie à “la presse du projet” d’abord.

Le Sénégal vit des moments très complexes sur le plan politique. Rappelons que c’est en de pareilles circonstances que le juge Babacar Séye a été tué en 1993. Mais aussi, le Mali et le Burkina Faso ont connu des coups d’État après une crise politique sévère à l’Assemblée nationale.

S’ils ne prennent pas les devants, tous les débordements qui se produiront ce dimanche 17 novembre 2024 seront imputés à Jean-Baptiste Tine, à Biram Diop et à Ousmane Diagne.