L’ex-inspecteur radié des impôts et candidat aux présidentielles, M. Ousmane Sonko.

Comment peut-on défendre un peuple, un pays, une nation, sans partager les mêmes maux et porter les mêmes valeurs. Une certaine classe politique au Sénégal continue de vivre dans cette dualité et n’arrive toujours pas à s’émanciper de son complexe vis-à-vis des forces étrangères et notamment de la France et de ses élites, dont la domination culturelle semble toujours d’actualité chez une classe politique en mal de légitimité. C’est le cas de l’opposant Ousmane Sonko. L’homme qui dit défendre le Sénégal vient de faire appel à un avocat français pour sa défense devant les tribunaux de son pays. Il a même exigé d’aller se faire soigner en France. 

Au moment où la jeunesse sénégalaise est de plus en plus consciente de ses conditions et cherche à prendre part au processus d’émergence du Sénégal en tant que puissance régionale en Afrique de l’Ouest, des politiques comme Ousmane Sonko s’obstinent à casser cette dynamique en donnant le mauvais exemple. C’est ce qui risque de se passer encore une fois si l’homme, trainant de plus en plus de casseroles, fait le choix de se soigner en France au lieu de faire confiance au système sanitaire de son pays. Une action qui ne fera que confirmer le manque de confiance de l’opposant dans toutes les institutions de son pays, surtout qu’il vient de faire appel à un avocat français pour sa défense devant les tribunaux sénégalais.

Des hôpitaux français pour la santé !

Depuis des décennies, la lutte pour l’instauration du système démocratique au Sénégal -car il faut le dire : le Sénégal est l’un des rares modèles de démocratie en Afrique- dont le pouvoir a subi par le passé l’opposition virulente de certains hommes politiques : Cheikh Anta contre Senghor et Wade contre Diouf. Mais jamais un de ces leaders de l’opposition, n’a cherché à aller se soigner à l’étranger. Ils ont toujours fait confiance au système de santé du pays. La raison ? ils étaient des patriotes…

Aujourd’hui, la donne a changé. Des hommes de « paille », déconnectés des besoins du pays, de la population et surtout d’une jeunesse de plus en plus impliquée dans la gestion politique, veulent tout simplement biaiser le jeu politique car ils n’arrivent pas à gagner à la normale, selon les règles établies. En exigeant d’aller se soigner à l’étranger, Sonko croit s’attaquer à la politique de santé menée par le gouvernement de son pays mais en vrai, il ne fait que se décrédibiliser auprès des Sénégalais.

Des avocats français pour la « justice » !

En optant pour le choix de la France pour se soigner, l’opposant Sonko n’est pas à sa première bourde politique. En effet, l’homme vient de défrayer la chronique en se tournant vers un avocat français pour le défendre devant la justice sénégalaise. Amateur des lumières comme à son habitude, Sonko n’a pas fait appel à n’importe quel avocat mais au jeune et sulfureux Juan Branco.

Avocat, activiste, écrivain et militant politique Maitre Branco est notamment connu pour avoir travaillé comme avocat dans plusieurs affaires médiatiques et politiques de grande envergure en France. En gros, là où les projecteurs sont braqués, le jeune avocat de 32 ans est là pour prendre la parole. Affaire de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, affaire des gilets jaunes… l’homme a pris part au procès soit en tant qu’avocat ou conseiller juridique.

Controverse, manipulation, accusations pour viol… des points communs entre la défense et l’accusé

En plus d’avoir fait appel à un avocat étranger, le leader du PASTEF a choisi un homme qui lui ressemble sur bien des points. En effet, c’est l’une des rares fois qu’un accusé et son défenseur sont poursuivis dans des affaires similaires, chacun devant les tribunaux de son pays. Comme son mandataire, Ousmane Sonko, le jeune Juan Branco a aussi fait la « Une » des journaux pour une affaire de viol présumé. Les faits sont aussi récents comme dans l’affaire opposant Sonko à la masseuse Adji Sarr. Une femme, âgée de 20 ans avait déposé plainte en 2021 contre l’avocat français. Placé en garde à vue, il avait évoqué une relation consentie.

Un autre point de ressemblance entre les deux hommes est leur amour de la controverse. Spécialisés, tous les deux, dans la nage à contre-courant, ils prennent position sur toutes les affaires d’actualité et souvent contre les positions courantes. Ce qui les propulse automatiquement au-devant de la scène. Le plus important n’est pas d’être sincère mais d’être différents. Une vieille astuce pour être entendu !

Selon plusieurs observateurs français, Me Branco, avec plusieurs livres à son actif et des centaines de publications sur les réseaux sociaux, n’écrit que pour créer la polémique. Le point commun entre ses publications est l’attaque frontale contre les symboles du pouvoir en France. « Il fait montre d’un talent certain pour faire parler de lui…être dans tous les coups. Pour le meilleur et pour le pire », estiment les observateurs. En tout cas, dans toutes les polémiques, l’homme est là pour prendre parti !

Sonko, le mauvais exemple !

Pourquoi donner l’exemple de Sonko ? tout simplement car il est le plus parlant. À lui seul il incarne toutes les contradictions d’une génération d’opposants sacrifiant les intérêts du pays sur l’autel de leurs intérêts personnels. Multipliant les erreurs stratégiques, les infractions à la loi, les procès… l’homme sait qu’il a compromis son avenir politique et il n’a pas eu besoin d’aide pour ça. La question qui reste sans réponse à cette heure est celle des choix de ses partisans. Quand vont-ils le lâcher pour se tourner vers un homme politique plus sérieux ?  Ce n’est qu’une question de temps ! mais avons-nous le temps ?