En cette période de précampagne électorale au Sénégal ,de nombreux candidats sans illusion, comme s’était présenté Landing Savané, en 1988,font leur tour de piste dans les médias.

Ils plastronnent ,font des propositions à l’emporte-pièce et s’enfoncent tout seuls dans le marécage de la décrédibilisation.

Quand la vraie campagne électorale va démarrer, une fois l’épreuve des parrainages et de la validation par le Conseil constitutionnel ,des candidatures, franchie,beaucoup de ces candidats « folkloriques » vont disparaître des écrans de télévision.

Leur quart d’heure de célébrité warholien aura été consommé et toute honte bue ,vont retrouver la « masse ».

Candidats sans illusion, ils auront fait…illusion le temps d’une rose.

Auront-ils perdu au change ? Pas forcément ,si un candidat élu leur tend un bras secourable, qu’ils auront cherché, une fois éliminés de la course, et reconvertis en soutiens de la vingt -cinquième heure.

Etre candidat sans illusion,est aussi une sorte de stratégie politicienne ,pour attirer l’attention sur soi ,en bénéficiant d’une couverture médiatique gratuite.

Toutefois, la seule médiatisation ne suffit pas pour rendre un candidat éligible ,populaire ,sur toute l’étendue du territoire national et capable de mobiliser de manière efficace et victorieuse.

Un présidentiable crédible ne se fabrique pas en quelques semaines ,mois ou ,même années.

Il doit être l’homme d’un parcours ,compétent ,parce que bien formé ,qui a fait ses preuves sur les plans professionnels, des relations publiques ,qui suscite respect et considération, et qui peut convaincre les « porteurs de voix »,les chefs religieux et coutumiers ,les jeunes etc.

Avoir un appareil politique puissant à son service ,peut y aider grandement.

Un « candidat surprise » ne s’est encore jamais imposé au Sénégal.

Senghor, Diouf et Wade ont blanchi sous le harnais et Macky a bénéficié d’une « formation en accéléré : ministre ,Premier ministre et président de l’Assemblée nationale ».

Le candidat de BBY, Amadou Ba a de l’expérience à revendre : ministre des Finances ,ministre des Affaires étrangères et Premier ministre.

Khalifa Sall a ,aussi été ministre ,mais il y a longtemps, …au vingtième siècle.

Karim Wade ,lui aussi ,

et même aurait-il coiffé tout le monde au poteau, affublé du titre de « ministre du Ciel et de la Terre ».

D’autres ex-ministres sortiront-ils du lot ? ou, même plus « titrés »,si on ose dire ?

On verra bien !

 

Combien de candidats seront- ils au départ du 25 février 2024 ?

On pourrait penser que le nombre de 5,de la dernière présidentielle de 2019,sera battu.

Parce que les parrainages sont « facilités » et la caution réduite de plus de moitié ,de 65 millions de FCFA ,à 30 Millions de FCFA .

Cette réduction pourrait aussi poser un problème sérieux si le nombre de candidat devient pléthorique.

La démocratie n’a pas de prix, certes mais elle a un coût, notamment pour l’Etat.

La confection des bulletins de vote ,les urnes, la logistique ,en général ,les passages dans les médias publics (RTS ,APS ,Le Soleil), qui coûtent beaucoup d’argent.

La RTS mobilisant une équipe pour couvrir chaque candidat, par exemple.

Même battu, chaque candidat profitera d’une couverture médiatique exceptionnelle qui coûte beaucoup plus que les 30 millions de caution versés.

Le débat n’est pas de limiter artificiellement le nombre des candidats ,mais de comprendre les vrais enjeux et de refuser de céder au populisme : « tous ceux qui le veulent doivent être candidats ».

Ce n’est le cas dans aucun pays du monde.