Haut fonctionnaire respecté, Amadou Ba a réussi à devenir un homme d’état d’envergure nationale.

Nommé par le président Wade, directeur général des Impôts et domaines ,il a ,par la suite, rejoint le président Macky Sall qui lui a confié le ministère des finances,ensuite celui des Affaires étrangères  et, enfin le poste de chef du gouvernement.

Le voilà ,propulsé « candidat de la coalition présidentielle BBY »,pour les élections du 25 février 2024.

 

Cette réussite politique a été construite avec intelligence et persévérance.

Amadou Ba a ciblé ses objectifs et s’est donné les moyens de les atteindre.

D’abord en tissant des relations uniques avec les médias nationaux, « qui ne le critiquent presque jamais ».

Alors qu’ils semblent s’acharner sur tous les autres membres du gouvernement et même, le président Macky Sall.

Comment s’y est-il pris ?

En les « courtisant » et en les « appuyant financièrement »,dans une discrétion absolue.

Il est vrai aussi ,que face aux médias, il a toujours démontré une maitrise  de ses sujets et une volonté pédagogique appréciable.

Il a surtout réussi à se faire des amis parmi les journalistes.

Par ailleurs ,il a su mener sa barque au sein du parti APR du président Macky Sall ,qu’il a intégré, (il n’est pas membre fondateur) et ,où il s’est imposé ,parmi les cadres ,malgré l’ostracisme de certains membres.

L’homme s’est aussi « taillé » une base politique à Dakar, aux  Parcelles Assainies et c’est un investissement politique important dans la bataille électorale, dans la capitale, où la coalition présidentielle est dominée  par les opposants.

A Dakar, Amadou Ba a un coefficient personnel positif ; mais il ne semble pas en avoir ailleurs.

 

Originaire du Fouta (Nord),précisément de la zone de Fanaye (dans la région de Matam),il n’y a pas de base politique. Il a grandi à Dakar.

Il maitrise l’outil linguistique (la langue pulaar) qui lui permettra  d’y tracer son sillon politique ,en tant que fils  originaire du terroir.

Cet outil linguistique auquel s’ajoute une maitrise du Wolof (sans accent), est un atout de taille.

Par ailleurs ,il a une image qui passe auprès de l’immense majorité des sénégalais.

L’électorat va voter majoritairement pour lui,mais pas autant que pour Macky Sall.

Toutefois, ce dernier va le soutenir et lui apporter, pour ainsi dire ,un élan populaire, chez les Pulaar, mais aussi les Sérères (Macky Sall est un pulaar né chez les sérères).

En vérité Macky Sall-qui a promis de faire campagne pour Ba, sera un atout majeur dans celle-ci.

 

Quid des opposants ?

Ils seront dangereux dans les zones urbaines, mais l’absence de Sonko va beaucoup les fragiliser.

Il s’y ajoute qu’ils seront divisés ,et obligés de jeter des « pierres ».

Si BBY, arrive à limiter ses querelles intestines ,la victoire est possible.

Pour le moment ,seule la démission du ministre de l’Agriculture constitue un grand « couac » ,suite à la désignation d’Amadou Ba, comme candidat de la majorité.

Abdoulaye Daouda Diallo avait annoncé qu’il prendrait sa retraite politique ,s’il n’était pas choisi.

Il devait s’entretenir avec Macky Sall.

Ceci dit, des réactions positives sont notées dans toutes les structures de BBY, à travers le pays.

Les responsables s’engageant publiquement à suivre le voie tracée par Macky Sall.

Il n’y a pas de révolte ,ni de désertion.

Le choix de Ba est logique,irrigué par un réalisme politique parfaitement compréhensible.

La confiance investie en Amadou Ba par Macky Sall s’est consolidée ,sur la longue durée et diverses épreuves ont permis de la tester, comme l’éviction du gouvernement de Ba, avant qu’il ne revienne pour diriger la Primature.

Pendant sa traversée du désert, il était resté stoïque.

 En conclusion :

La bataille sera rude et rien n’est gagné d’avance.

Amadou Ba a des chances réelles de l’emporter.

Pour le moment aucun opposant ne semble pouvoir le battre, au premier tour.

Enfin, il y a une équation à mille inconnues ,concernant le fait que le Khalife des Mourides a décidé qu’il n’y aura pas de vote à Touba.

Cette ville est titre foncier qui appartient à la famille du fondateur de la confrérie mouride.

Le khalife est donc dans son droit d’y interdire des opérations de vote.

A l’Etat de se restructurer  pour organiser les votes ailleurs.