Le Sénégal assurera la présidence tournante de l’Union africaine (UA) en 2022-2023. Dans cette perspective, une conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du continent se tiendra à Dakar en novembre pour préparer cette présidence. Mais d’ores et déjà, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall a une vision claire des différents axes de son prochain mandat, qu’il a exposés, par visio-conférence, lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (France) organisées par le Cercle des économistes, dimanche dernier.

 

« Mon mandat va s’inscrire dans la continuité et le changement », a notamment indiqué Macky Sall, répondant à une question sur ses « principales ambitions » pour la présidence sénégalaise de l’UA, dans des propos rapportés par l’Agence de presse sénégalaise.

« La continuité, c’est de porter la voix du continent sur les questions qui nous interpellent », a-t-il précisé, évoquant « le combat sur la juste rémunération de nos ressources, particulièrement les ressources naturelles, pétrolières ».

La juste rémunération des ressources naturelles donc, la justice fiscale, le changement de la gouvernance mondiale et des règles financières, entre autres, constitueront les axes prioritaires du « mandat » du président sénégalais à la tête de l’UA, à partir de janvier prochain.

Ce qui impliquera « la lancinante question des contrats pétroliers, miniers, qui ont été conclus souvent avec la législation d’une autre époque, mais qui ont été imposées aux pays africains », selon Macky Sall.

Ainsi, a-t-il dit, « Il va falloir revenir sur tout cela, comme d’ailleurs le G7 et le G20 ont eu le courage de revenir sur la question de la fiscalité des multinationales ; faire en sorte qu’il y ait une solidarité internationale ».

En effet, a souligné le chef de l’Etat sénégalais, « tant qu’il y aura trop de richesses d’un côté et trop de pauvreté d’un autre, personne ne pourra arrêter le mouvement des migrations, y compris l’émigration clandestine ».

Il a reconnu que « Personne ne pourra arrêter l’injustice dans le monde », mais « il nous faut essayer d’atténuer ces différences et travailler pour une juste rémunération de ces ressources ».

S’agissant de la justice fiscale, Macky Sall a fait remarquer que «si l’impôt est payé là où la richesse est produite, l’Afrique n’a pas besoin d’aide ».

Toutefois, a-t-il souligné, « Il faut qu’en Afrique aussi, nous continuions à davantage mobiliser de ressources internes, qu’il y ait davantage de transparence dans la gestion budgétaire, économique ».

Par ailleurs, il a déploré que l’Afrique ne figure pas parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. « Une injustice flagrante », selon Macky Sall qui estime qu’il faut également « changer les règles de la gouvernance financière ».

En effet, a-t-il dit : « c’est tout le débat sur le droit de tirages spéciaux (DTS), sur l’accès aux marchés des capitaux, la perception exagérée des risques ».

En définitive, le président sénégalais veut une Afrique quitraite à part égale avec ses partenaires, dans un esprit « gagnant-gagnant ».