Pour dialoguer, il faut être deux, au moins. Vérité de La Palice. Il faut aussi en avoir la volonté et peut-être l’humilité.

Le président Macky Sall a de la bonne volonté et de l’humilité à revendre, lui qui a déjà initié, à plusieurs reprises, des discussions avec les opposants jusqu’à instituer une « journée du dialogue national ». Son humilité et sa générosité sont incontestables comme viennent de le prouver les pardons accordés à plusieurs personnes qui n’ont pas hésité à faire des déclarations insultantes envers lui dans les réseaux sociaux. Et, il a précisé que « tant qu’il s’agit de sa personne, il pardonne ».

L’évidence est que ses propos sont corroborés par ses actes depuis son accession à la magistrature suprême. Tout le monde se rappelle(ou devrait) les propos venimeux de Abdoulaye Wade envers lui, propos tellement scandaleux qui avaient franchi les bornes de l’indécence et même de la Raison. Tout ce que le pays compte de personnalités et de leaders reconnus par toute la Nation avaient condamné cette dérive et loué le calme olympien du chef de l’Etat.

Si ce n’était pas son âge et son statut d’ancien président de la république, Wade aurait mérité le sort de certains qui ont osé bafouer l’Institution qu’est le président de la république. Sans aller aussi loin que la distinction à faire entre « les deux corps du roi » ; il est impératif de respecter l’Institution qu’incarne Macky Sall. C’est la République qui l’exige de chaque citoyen et ses lois l’imposent à tous.

Ce rappel est utile pour bien contextualiser la déclaration du chef de l’Etat le jour de l’Aid El Kebir ou Tabaski interprété comme un « appel au dialogue ». Au fait il n’y a rien de nouveau sous le ciel démocratique sénégalais. Car c’est l’essence même d’un régime démocratique de favoriser le dialogue entre toutes les obédiences politiques.

Il ne s’agit donc pas d’un appel pressant suscité par autre chose que cette volonté toujours réitérée de promouvoir le débat serein, les discussions constructives et les échanges fructueux. Macky Sall reste donc égal à lui-même. Les gens du PDS qui ont sauté sur l’occasion pour poser des « conditions » n’ont rien compris ou alors n’ont rien voulu comprendre.

Le président de la république n’est pas dans une position de « demandeur obligé », loin de là. Il est le maître du jeu, renforcé par la victoire éclatante de sa coalition Benno Bokk Yakaar lors des élections législatives du 30 juillet. Il est seulement dans son rôle de chef de l’Etat d’un pays démocratique où le dialogue est aussi un trait marquant de la culture nationale.

D’un point de vue politique c’est en position de force qu’il tend la main à l’opposition. Il est vrai qu’on ne tire pas sur les ambulances et qu’il est noble de relever un adversaire groggy. Que nul ne s’y trompe : il n’y a aucun péril, aucun blocage et/ou situation d’urgence qui pousserait à un dialogue impératif. Rectifier des couacs voire des erreurs pour mieux assurer l’organisation des scrutins futurs est un défi que l’Etat va relever.

Le Sénégal l’a toujours réussi comme l’évolution positive de son système démocratique le prouve. La table du dialogue est toujours dressée et tous les leaders politiques, religieux, coutumiers etc…y ont leur place. Quant à ceux qui pensent pouvoir dicter leurs « conditions » ; il faut constater leur cécité politique. Il s’agit des mêmes qui rêvaient, les yeux ouverts, de cohabitation et de victoire à Dakar. Il est temps qu’ils se réveillent car il fait jour.