Le président sénégalais Macky Sall a fait d’une pierre plusieurs coups, ce jour, à l’occasion d’un remaniement ministériel, après la dissolution de son gouvernement mercredi. La surprise du chef a été la nomination de Idrissa Seck, patron du parti REWMI et candidat classé deuxième de la présidentielle de 2019, au poste de président du conseil économique social et environnemental(CESE).
Ainsi Seck est propulsé au troisième rang dans l’ordre protocolaire national, en tant que chef d’Institution. Dans une conférence de presse tenue, immédiatement après la publication des décrets de nomination, Seck a révélé qu’il discutait avec Macky Sall depuis 15 mois, au niveau du « dialogue national » et aussi « en tête à tête ».
Il a mis en exergue les difficultés économiques qui assaillent tous les pays à cause de la pandémie du covid 19. Et l’impératif de participer à l’effort national pour relever les défis du moment.
Il a affirmé avoir choisi de répondre positivement à l’appel du président Macky Sall pour participer à « l’union de l’ensemble des forces » de la Nation dans ce contexte difficile. Il a fait remarquer que d’aucuns lui suggérait de suivre la voie d’une opposition radicale pour « fragiliser le régime pour en tirer des gains politiques immédiats »
Il a refusé cette option et a choisi une implication directe et personnelle « pour redresser la situation de notre pays ». Il a magnifié l’unité réalisée par les forces politiques qui représentent 85% de l’électorat qui a pour objectif de faire face aux défis du pays.
Il s’est fait l’avocat d’une mobilisation générale en vue de redynamiser l’économie nationale, de renforcer la cohésion sociale et la stabilité. Seck a ainsi fait un choix responsable et lucide en répondant à l’appel du président Macky Sall.
Redevenu membre à part entière de la coalition présidentielle ,le parti REWMI obtient aussi deux postes ministériels En ce qui concerne le remaniement ministériel, il est marqué par les départs de deux titulaires des postes régaliens du ministère de l’intérieur et des Affaires étrangères, à savoir, respectivement, Aly Ngouille Ndiaye et Amadou BÂ.
Au niveau de la présidence de la République, il y aussi le départ de Bounn Abdallah Dionne, ancien premier ministre.
Pour les arrivées spectaculaires ,il y a celle de Aissata Tall Sall ,promue ministre des Affaires Etrangères .Cette grande dame de la politique sénégalaise est une avocate internationale réputée doublée d’une femme politique d’envergure ,naguère députée à l’Assemblée nationale. Elle a les compétences requises et l’expérience politique pour réussir à ce poste hautement stratégique pour un grand pays de diplomatie comme le Sénégal.
Même constat pour le remplaçant de Aly Ngouille Ndiaye au ministère de l’intérieur, Antoine Félix Diome, magistrat, ancien agent judiciaire de l’Etat et ex-substitut du procureur de la CREI(cour de répression de l’enrichissement illicite). Il a le background pour gérer un ministère complexe et fondamental pour la bonne marche des affaires de l’Etat et de la Nation.
Pour les ministres qui conservent leur poste, il faut souligner le travail remarquable abattu par Abdoulaye Daouda Diallo, au ministère des finances, Abdoulaye Diouf Sarr, à la santé, Sidiki Kaba à la défense, et Alioune Sarr, ministre du tourisme et des transports aériens, pour ne citer que ceux-là.
Macky Sall a conjugué ouverture et efficacité ,avec aussi la nomination de Oumar Sarr, ex-PDS, en tant que ministre des Mines et de la Géologie. La coalition présidentielle s’élargit encore davantage et cela renforce BBY. La preuve est ainsi faite,encore une fois, que Macky Sall joue sincèrement la carte du dialogue avec tous ceux en font autant.
Il n’est pas dans l’exercice solitaire du pouvoir, ni dans le dogmatisme idéologique. Il est lucide et pragmatique et cherche un maximum d’efficacité laquelle est facilité par le dialogue politique et la stabilité sociale. Maître du jeu visionnaire, il tend la main et ouvre ses bras à tous.