Le Doyen des juges Samba Sall va auditionner Ousmane Sonko lundi. En effet, il agit ainsi, en conformité, avec l’article 101 du code de procédure pénal qui permet à la personne à entendre de consulter ses avocats, lors d’une première instruction. C’est donc à la demande de Sonko que l’audition est reportée à lundi (en fait le délai normal est de 24h, mais le week-end pousse à différer à lundi, 9 h). En attendant la garde à vue de Ousmane Sonko est prolongée pour 48 h, dans le cadre de la procédure liée à l’accusation de « trouble à l’ordre public ».
Lundi c’est bien pour l’affaire le concernant avec Adji Sarr qui l’a accusé de « viols et de menaces de mort » qu’il sera entendu par le Doyen des juges, Samba Sall. La procédure concernant l’accusation de « troubles à l’ordre public » suit son cours et une autre pourrait aussi être enclenchée contre Sonko dans le cadre de l’arrestation de 19 personnes accusées d’avoir concocté une action de déstabilisation à grande échelle. Les figures les plus connues sont Guy Marius Sagna, Assane Diouf et Clédor Sène, tous trois en mandat de dépôt. A l’évidence Sonko a de multiples rendez-vous judiciaires dont le premier est fixé lundi.
Ce que l’on peut constater, depuis le début de cette « affaire privée qui l’oppose à une femme nommée Adji Sarr », ce sont les mille et une contorsions de Sonko pour gagner du temps et retarder l’inéluctable face à face avec le juge, et plus tard, avec son accusatrice. Pourquoi avoir voulu passer devant l’université de Dakar, sur le chemin du tribunal, quitte à susciter un trouble à l’ordre public dommageable à de nombreux citoyens bloqués sur la route ? Pour, bien sûr faire sortir ses partisans étudiants, moins nombreux qu’on le croit, mais qui font illusion en brûlant des pneus et en jetant des pierres aux forces de l’ordre.
Pourquoi demander, aujourd’hui un report de l’audience « pour consultation avec ses avocats » qui, a- t-il affirmé, publiquement, dans sa dernière allocution télévisée « lui ont conseillé d’aller répondre au juge du 8ème cabinet pour éviter un mandat d’amener. Il avait aussi précisé que son marabout lui avait aussi conseillé d’aller répondre ». Donc, il s’est bien entretenu avec ses avocats qui sont bien connus et qui se sont répandus dans les médias pour le défendre.
La demande de report, dans ce contexte est bien une manœuvre dilatoire, une diversion, pour encore gagner du temps, pour un week-end. Ce jeu est vain et témoigne de l’embarras et de la peur panique de Sonko. S’il était serein, parce que conscient de n’avoir rien à se reprocher, il n’userait pas de tels subterfuges. Mais il n’en reste pas moins présumé innocent et a le droit de demander le report jusqu’à lundi. Sonko a choisi de ne rien dire à la section de recherche de la gendarmerie. Lundi, on verra quelle attitude il aura ?