Le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin voté une résolution pour condamner l’implantation de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens occupés par Israel.
Ce vote est passé parce que les USA se sont abstenus. Le verrou du veto a sauté et le bon sens a triomphé. Les 14 membres du Conseil de sécurité, les 4 membres permanents et les autres, les USA s’étant abstenus, ont voté la résolution.
Cette défaite diplomatique retentissante fait hurler de colère le premier ministre israélien qui a tenté, en vain, de pousser Washington à mettre son veto. Il a même saisi le président élu Trump qui n’a pu rien faire.
Obama est resté ferme et, pour une fois, a mis Israel face à ses responsabilités.
La paix avec les Palestiniens exige l’arrêt et le démantèlement des colonies. La solution de l’existence de deux États souverains l’un palestinien, l’autre israélien ne peut être mise en application sans ce préalable.
C’est pourquoi le Sénégal, le Vénézuela, la Malaisie et la Nouvelle Zélande ont courageusement soutenu cette résolution après la dérobade de l’Egypte du président Al Sissi qui a cédé à la pression de Trump.
Manquant de courage, le premier ministre Netanyahu cible Auckland et Dakar pour rappeler ses ambassadeurs « pour consultation » et décide « l’arrêt des projets de coopération avec le Sénégal ». La visite du ministre Mankeur Ndiaye prévue en Janvier est aussi suspendue.
Pourquoi ne cible-t-il pas la France, membre permanent du Conseil de sécurité qui pouvait mettre son veto ? Ou encore la Grande Bretagne, la Russie voire la Chine ?
La France compte environ 600 000 ressortissants de confession juive et aurait toutes les raisons de bien s’entendre avec Tel Aviv. Mais elle compte aussi huit fois plus de citoyens d’origine arabe.
La colère de Netanyahu contre Dakar laisse de marbre les sénégalais. Dakar n’a aucun intérêt majeur à défendre dans ses relations avec Tel Aviv. Au contraire, s’éloigner du premier ministre borné qui bloque les négociations de paix avec les Palestiniens est tout bénéfice pour le Sénégal dont les relations avec les pays arabes sont très fortes et multiséculaires.
La coopération sénégalo-israélienne est peu développée. Elle n’a aucun impact décisif et c’est Tel Aviv qui a le plus à perdre sur le plan diplomatique. Dakar a agi dans le même sens que Paris et Washington dans cette affaire.
Les colonies et la politique provocatrice de Netanyahu doivent être dénoncées. Elles empêchent toute initiative de relance du dialogue. En vérité c’est leur but. Netanyahu ne veut pas de la paix. La stratégie de la confrontation est son fond de commerce politique qui lui permet de rester au pouvoir. Il joue sur la peur sécuritaire de ses compatriotes et fait feu de tout bois pour l’alimenter.
Les Palestiniens lui apportent malheureusement du grain à moudre. C’est le cercle vicieux car le désespoir dans des villes comme Gaza qui est une prison à ciel ouvert est gros de tous les dérapages violents.
Israel devra faire un choix politique essentiel à un moment donné : jouer la carte de la paix ou celle de la confrontation indéfinie.
La deuxième alternative n’est pas tenable advitan eternam car des générations et des générations devront vivre sous la menace de la violence. Ce sera le prix à payer.
Les colonies sont tellement nombreuses qu’elles rendent impossible, sur la carte, l’existence d’un Etat palestinien souverain et viable. Leur démantèlement n’est pas une option mais une exigence fondamentale pour bâtir la paix.
Netanyahu joue les hommes forts mais il doit savoir qu’il n’impressionne pas le Sénégal. Ce petit pays a une grande expérience diplomatique fondée sur des valeurs humanistes et démocratiques. Il assume ses choix.
L’Egypte, le plus grand pays arabe par sa population a tout simplement manqué de courage politique. Le Sénégal est resté fidèle à lui-même.