Le chef de l’Etat sénégalais a bien décrypté la crise qui a secoué le Sénégal ,par-delà de l’affaire « Sonko/Adji Sarr ». Son diagnostic sur le mal-vivre des jeunes est d’une rare pertinence et ses annonces pour y faire face frappées du coin du bon sens. C’est ainsi qu’en plus des 60 milliards de la DER(Délégation à l’entreprenariat rapide) qui a permis le financement de 115 000 projets, sans oublier un autre financement de 40 milliards qui cible aussi la formation des jeunes ;il propose d’injecter 300 milliards supplémentaires ,en trois ans. Soit 100 milliards par an pour booster la formation et l’emploi des jeunes.
Macky Sall veut relever un défi majeur pour conquérir l’émergence ,car la crise économique mondiale aggravée par la pandémie de la Covid qui sévit depuis un an, impacte très négativement le Sénégal ,et tous les pays du monde. Il faut donc une réallocation budgétaire pour parer au plus pressé ,pour soulager les jeunes qui vivent, comme le reste de la population une situation particulièrement difficile.
Au Sénégal, le dernier recensement de la population, a révélé que 70% n’a pas plus de 35 ans. En toute démocratie donc cette couche doit bénéficier d’un traitement prioritaire renforcé pour sortir l’ensemble du pays de l’ornière. Le défi jeune devrait être une cause nationale qui mobilise tous ceux qui sont soucieux de l’émancipation économique et sociale du Sénégal. Et non un alibi politicien pour manipuler des personnes en situation de fragilité et de précarité. Macky Sall ne découvre pas l’acuité du problème comme ses actes en témoignent ,ainsi que ses succès dont ceux sur le plan sportif.
Si le sport sénégalais brille dans de nombreuses disciplines, la politique sportive du régime y est pour beaucoup. La difficulté de la tâche est liée à l’explosion démographique de 1960 à aujourd’hui, comme pour tous les autres pays du continent africain, le plus jeune du monde et qui va le devenir de plus en plus. Ce qui est une chance et un fardeau. Macky Sall a bien compris le problème et a décidé de prendre le taureau par les cornes ,en trouvant des ressources additionnelles pour injecter des financements innovants dans la formation et pour la création d’emplois.
Son message sur la crise a visé la bonne cible et laissé la question judiciaire suivre son cours. Comme l’exige la séparation des pouvoirs dans un Etat démocratique comme le Sénégal. Sonko a enfin déclaré qu’il avait hâte de voir la vérité triompher. A la bonne heure ! Dommage qu’il a fallu en arriver là ,avec des pertes en vies humaines, avant l’acceptation du choix du bon sens qui conduit devant Dame justice tous les citoyens en conflit ,en dernier ressort.
L’annonce d’une aide aux familles endeuillées est à saluer car, en plus de la perte d’êtres chers-que rien ne peut combler-il y a aussi les difficultés économiques qui en sont des conséquences directes. Macky Sall est dans son rôle, en leur apportant un soutien moral et financier de l’ensemble de la Nation, solidaire. Il faut, enfin se féliciter de l’engagement des chefs religieux ,toutes confessions confondues, qui ont envoyé au président de la République, des représentants pour œuvrer à l’apaisement.
Comme toujours, le Sénégal écoute et respecte les conseils de ses guides religieux, hommes de foi et médiateurs sociaux émérites. Maintenant que la tension est retombée, le dialogue national, en cours, doit se poursuivre, pour renforcer les acquis démocratiques et ramener la paix dans les cœurs. Ce n’est pas le temps de l’arrogance ,mais plutôt celui de l’humilité et de l’introspection. La démocratie est un chemin difficile ,exigeant et qui est sans limite. Parce qu’elle est, par essence ,inachevée ; toute conquête en appelant une autre.