Tous les démocrates s’étaient félicités de la décision du président Macky Sall d’autoriser la marche de l’opposition sénégalaise et d’interdire celle de ses partisans. Aujourd’hui ils doivent déchanter avec la dispersion violente de la marche dans les rues de Dakar.
Une controverse malheureuse sur l’itinéraire proposé par le préfet et refusé par les opposants a provoqué la confrontation avec l’intervention musclée des forces de l’ordre.
La marche a donc avorté laissant opposants et pouvoir se rejeter la responsabilité du fiasco.
Cette issue malheureuse éclabousse la démocratie sénégalaise. Le raidissement des forces de l’ordre est à dénoncer ainsi que la radicalisation de l’opposition.
Un modus vivendi pouvait être trouvé si tous les acteurs avaient fait preuve de bonne volonté.
Manifester est un droit constitutionnel que les opposants ont la liberté d’exercer. Les forces de l’ordre ont la responsabilité d’encadrer et d’assurer la sécurité et la paix sociale tout le long de l’itinéraire choisi.
L’échec constaté ce jour est regrettable et tous les démocrates sénégalais doivent relever le défi de l’apaisement pour que plus jamais un fiasco de cette nature ne se reproduise dans un pays où la tradition de la rivalité politique policée est solidement enracinée.
Le pouvoir est interpellé autant que les opposants.