Le président Sénégalais, Macky Sall.

Le président Macky Sall a répondu aux questions d’Alain Foka, hier, dans l’émission “Invité Afrique”. Le chef de l’Etat sénégalais a abordé plusieurs questions dont le démarrage de la campagne de vaccination contre la Covid-19 au Sénégal et la lutte contre le terrorisme, notamment dans le Sahel. Il s’est également prononcé pour la première fois sur l’affaire Oumane Sonko, le député de l’opposition visé par une plainte pour viol et menace de mort sur une employée d’un salon de beauté à Dakar.

Le chef de l’Etat sénégalais n’a pas esquivé la question, même s’il ne s’est pas trop épanché sur le sujet. A la question du journaliste Alain Foka de savoir si l’affaire Sonko ne serait pas une simple conspiration pour « tuer son principal opposant », le président Macky Sall déclare : « C’est toujours la même chose. D’abord, c’est un sujet sur lequel je ne vais pas m’épancher, parce que même avec la presse nationale, je ne me suis pas prononcé. Donc, vous voyez le mal que j’aurais à parler sur votre antenne de ce sujet. Encore une fois, c’lPPst une affaire regrettable. Je ne sais pas ce qu’il en est dans le fond. Je ne peux souhaiter à mon pire adversaire une telle situation. Maintenant, il y a une accusation, il y a une procédure, qu’on ne mette pas le Président dans des choses qui ne le regardent pas ». Le président sénégalais affirme n’avoir absolument rien à voir avec cette affaire. « C’est clair, je crois que j’ai suffisamment de choses à faire que de comploter pour des choses aussi basses », a-t-il, en effet, assuré.

Convoqué par la Commission ad hoc mise en place par l’Assemblée nationale pour statuer sur la levée ou non de son immunité parlementaire, hier lundi 22 février, Ousmane Sonko n’a pas déféré à la convocation. Le député avait évoqué cette immunité pour ne pas se rendre à la convocation de la gendarmerie, le lundi 8 février dernier, après la plainte de l’employée du salon de beauté, qui l’accuse de viols répétés et de menace de mort.

L’Assemblée nationale devrait maintenant décider, en séance plénière, de la levée ou non de son immunité parlementaire. La séance plénière pourrait avoir lieu dans les prochains jours.

« L’Afrique attend de ses partenaires traditionnels que les vaccins soient partagés »

Sur un tout autre registre, le chef de l’Etat sénégalais s’est également prononcé sur la campagne de vaccination contre la Covid-19 qui démarre au Sénégal et a expliqué le choix du vaccin chinois Sinopharm dont le Sénégal a acheté 200 000 doses pour entamer sa campagne.

« C’est le premier vaccin que nous avons eu. Depuis la découverte des vaccins, nous nous sommes évertués, dans le concert des nations, à travailler avec l’initiative Covax. Mais nous avons constaté qu’au moment où les pays développés       avaient commencé la vaccination, l’initiative n’avait pas encore pu mobiliser les vaccins ». Le président Macky Sall a affirmé avoir multiplié les initiatives avec d’autres pays producteurs de vaccins et de fabricants de vaccins, notamment avec la Russie, pour acquérir suffisamment de vaccins pour le Sénégal. « L’Afrique attend de ses partenaires traditionnels, en particulier les pays du G7, que les vaccins soient partagés », a-t-il déclaré.

Soutien, solidarité et offensive contre le terrorisme

Par ailleurs, le chef de l’Etat sénégalais a abordé la question du terrorisme, particulièrement dans le Sahel. Là-dessus, il s’est dit plutôt favorable à une stratégie offensive de lutte à la place des opérations de maintien de la paix dans le Sahel. Il a également appelé à plus de solidarité et de soutien à l’action des forces du G5 Sahel.

« Il faut maintenir la paix quand il y a une paix à maintenir. Mais quand vous faites face à des djihadistes et des terroristes, il n’y a pas de paix à maintenir, il faut lutter, c’est évident », a dit Macky Sall, appelant à plus de solidarité dans la lutte. « Il ne faut pas que les combats soient menés seulement par les pays du G5 Sahel. Que la France soit le seul pays de l’Occident qui envoie des troupes au sol. Il y a beaucoup d’autres pays européens qui commencent à s’engager, puisque la conscience est faite maintenant que la sécurité de l’Afrique, c’est aussi la sécurité de l’Europe, c’est la sécurité au plan mondial », a-t-il encore dit.