A moins de 6 mois de la présidentielle fixée au 25 février 2024,le président Macky Sall (qui ne se représente pas), a remanié son gouvernement.
Il a renouvelé sa confiance au Premier ministre Amadou Ba, qu’il a choisi comme candidat de sa coalition pour briguer la magistrature suprême.
Le nouveau gouvernement Amadou Ba II est caractérisé par un jeu de chaises musicales, avec l’arrivée de Sidiki Kaba au ministère de l’Intérieur, qui quitte donc le ministère des Forces armées qui revient à Maitre Oumar Youm, précédemment, Président du groupe parlementaire de la majorité.
Mme Aissata Tall Sall laisse le ministère des Affaires Etrangères à Ismaila Madior Fall qui lui cède son fauteuil au ministère de la Justice.
A noter que Mme Sall est avocate et retrouve donc ,avec le ministère de la Justice, un terrain bien connu.
Le désormais ex-ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome , est nommé à la tête du département ministériel en charge du Pétrole et des Energies.
A ces changements majeurs ,il faut ajouter le départ du gouvernement de Mmes Oulimata Sarr, qui occupait le département de l’Economie, remplacé par Doudou Ka qui était en charge des transports aériens.
Avec Mme Sarr, une autre femme quitte l’attelage gouvernemental, à savoir Sophie Gladima, qui était ministre du Pétrole et des Energies.
Mamadou Talla, ministre des Collectivités territoriales subit le même sort.
Au total le gouvernement compte 39 ministres.
Il est qualifié par son chef, Amadou Ba de « gouvernement de missions et de combats ».
Préserver la souveraineté nationale et assurer une bonne organisation de l’élection présidentielle ,prendre en charge les urgences économiques et sociales dont la lutte contre la vie chère.
Veiller au fonctionnement adéquat des services publics et à la stabilité sociale de l’ensemble des secteurs de la vie de la nation.
Et, « enfin ,le gouvernement aura pour tâche de finaliser les projets prioritaires du chef de l’Etat et amorcer le déploiement ,à partir du dernier trimestre 2023 ,du PAP 3 du PSE avec l’entrée du Sénégal dans l’ère de l’exploitation du pétrole et du gaz ».
Amadou Ba a une vision claire des tâches à accomplir d’ici l’échéance présidentielle ,en suivant les instructions pertinentes du président Macky Sall.
Ce dernier a maintenu les grands équilibres réalisés au niveau de la coalition BBy, avec les ministres de l’AFP, du PS ,du PIT, notamment ,tous alliés fidèles qui ont conservé leurs postes ministériels.
Pour la première des missions qui est de gagner la présidentielle de 2024,les jalons à poser sont connus ,à commencer par une lutte farouche contre le vie chère dans un contexte de difficultés sociales accentuées par les exigences du calendrier social : rentrée des classes, question des fournitures et des paiements des écoles privées (les écoles publiques sont pleines à craquer, notamment dans les centres urbains et banlieues),accessibilité des écoles inondées nombreuses etc.
Sans oublier la question lancinante des denrées de première nécessité qui est une équation à multiples inconnus.
Que faire ? Augmenter le nombre de bénéficiaires des bourses de solidarité familiale dans le monde rural et dans les localités urbaines ,les banlieues en priorité.
Le débat électoral social se jouera dans ces localités où se concentrent les électeurs les plus nombreux.
Amadou Ba qui a pour base politique les Parcelles Assainies de Dakar, connait bien cette problématique et comment gagner dans ce milieu spécifique.
Il lui faudra mobiliser l’ensemble de l’équipe gouvernementale dans cette lutte politique et économique vitale.
Si BBY s’impose sur ce terrain ,les bavardages et manipulations de l’opposition déchirée et divisée seront vains.
Autrement ,les opposants vont surfer sur la colère populaire « sociale et économique » et cela constituerait un grand risque pour la coalition BBY.
Le but n’est pas de faire disparaitre le problème, mais de l’atténuer et, surtout de montrer, de manière tangible aux populations, que le gouvernement pose des actes pertinents qui les soulagent et qui sont la bonne voie à suivre.
Les succès des programmes de bourse de solidarité familiale ,le CMU, entre autres ,prouvent qu’il y a des réponses décisives pour faire reculer ,sérieusement ,la pauvreté.
Au Brésil le président Lula a réussi à faire sortir 30 millions de ses compatriotes de la misère.
On ne perd que les combats qu’on ne mène pas.
Macky Sall qui est un homme du monde rural a joué une partition qui doit être poursuivie ,d’ici la fin de mandat et au-delà.
Pour ce faire BBy doit gagner, comme elle l’a toujours fait depuis 2012,sous la houlette de Macky Sall.
Ce nouveau gouvernement et, probablement le dernier du deuxième quinquennat, joue sa place dans l’histoire.
L’enjeu est de relever le défi de la continuité du travail remarquable abattu par Macky Sall dont l’héritage est désormais un patrimoine national.
Amadou Ba a bien décliné sa feuille de route et celle de son équipe ; reste à passer aux travaux pratiques, avec rigueur et célérité.