Le débat est clos. L’élection présidentielle aura lieu en 2019 à la fin du septennat du président Macky Sall, élu en 2012.
Une réforme impossible en l’état actuel du Droit
C’est dans une allocution télévisée exceptionnelle que le chef de l’Etat sénégalais a informé ses concitoyens qu’il va suivre l’avis du Conseil constitutionnel. Les Sages ont en effet précisé que la réduction du mandat de sept à cinq ans n’est pas juridiquement possible dans l’état actuel de l’appareil constitutionnel sénégalais.
Afrique Confidentielle avait abordé le sujet dans un précédent article. Une réduction du mandat présidentiel a posteriori aurait été un précédent dangereux, et peut-être inédit.
Le Conseil constitutionnel sénégalais ne pouvait donc avaliser une telle démarche, et il a ainsi dit le Droit et rappelé le bon sens.
Débats hors du droit
A l’inverse au Sénégal comme ailleurs nombre de débateurs avaient abordé le sujet sous l’angle moral. La morale ou non de Macky Sall ne peut bien entendu à elle seule s’imposer à l’Etat de droit. Le Conseil constitutionnel est en cela le garant contre toute dérive.
Il aurait été politiquement difficile à Macky Sall d’aller contre cet avis du Conseil constitutionnel. Le président sénégalais avait déjà eu en 2012, alors qu’il n’était encore que candidat à l’élection, à prendre acte d’une décision de la juridiction suprême. Les Sages avaient alors imposé la candidature d’Abdoulaye Wade pour un troisième mandat. Macky Salla avait combattu cette position en tant que membre de l’opposition.
Le président de la République est lui-même constitutionnellement « gardien de la Constitution ». Il se doit de se conformer aux avis et décisions du Conseil constitutionnel. Et Macky Sall semble lui-même s’accorder sur cette conformité.
Le sens des responsabilités
Il faut reconnaître à Macky Sall un sens certain des responsabilités, dont il aura fait montre en s’adressant directement à ses compatriotes.
Nul doute que les derniers faits alimenteront durant les semaines qui viennent les discussions des sénégalais qui sont friands de joutes politiciennes.
Prochaine étape : le Référendum
La prochaine étape est le rendez-vous référendaire. Un référendum a été convoqué pour le 20 mars. Il s’agit selon Macky Sall de « renforcer l’Etat de droit ».
Mais c’est bien le scrutin présidentiel de 2019, mère de toutes les batailles électorales, qui interesse d’abord et avant tout les acteurs politiques.
Ces derniers devront prendre leur mal en patience et attendre cette date.