Le Sénégal abrite depuis deux jours l’exercice militaire annuel dénommé opération Flintlock 2016. Cette opération rassemble vingt-trois pays africains, européens ainsi que des agences américaines. Pendant vingt jours, 2000 militaires vont alterner manœuvres sur le terrain et études théoriques sur des questions brûlantes.
Devraient ainsi être abordées les stratégies de lutte contre les organisations extrémistes pour faire face à d’éventuelles attaques terroristes, ou encore la formation des soldats dans des techniques de combat.

Mettre en place un Etat-major interarmées

En plus de l’élaboration d’une approche globale de lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, l’objectif est aussi de mettre en place un Etat-major interarmeées pour la coordination, le commandement et le contrôle des opérations sur le terrain. Pour mettre en œuvre des actions concertées de sécurisation des frontières sur le plan militaire et aussi par des interventions mixtes civilo-militaires d’information et de communication.

L’opération Flintlock 2016 a nécessité des moyens logistiques énormes déployés par Africom, le commandement unifié des Etats–Unis pour l’Afrique.
Cette structure a été créée par le Pentagone – le ministère américain de la Défense – en 2007 et est entrée en activité en 2008. Elle coordonne toutes les activités militaires des Etats–Unis sur le continent africain.

Africom, un commandement américain pour l’Afrique…en Europe

L’effectif de départ de 400 soldats atteint aujourd’hui 3600 soldats. Le siège de l’Africom est comme à sa naissance à Stuttgart, là où se trouve également le quartier général du commandement européen des Etats-Unis.
Jusqu’ici les Américains n’arrivent pas à trouver un pays africain pour l’abriter. Cependant ils ont une importante base à Djibouti – comme les Français – et disposent de facilités avec certains pays comme l’Ethiopie.

La décision de créer Africom s’explique par plusieurs raisons.
La première raison est le combat contre le terrorisme, qui s’est implanté dans de nombreuses régions africaines et qui a souvent visé des Américains. Il faut se rappeler les attentats contre les ambassades américaines en Afrique de l’est, les humiliations militaires subies en Somalie et l’assassinat de l’ambassadeur américain à Tripoli en Libye.
Il y a aussi l’impératif de sécuriser les intérêts économiques américains en Afrique et de faire face à l’expansion chinoise sur le continent africain.

Le volet humanitaire et de coopération

Africom forme aussi les soldats africains au maintien de la paix, fournit du matériel militaire aux Etats et s’est doté d’une force d’intervention rapide.

Le volet humanitaire est aussi pris en compte et Africom s’est illustré dans la lutte contre l’épidémie Ebola.

L’opération Flintlock a été lancée sur la base militaire de Thiès, ville située à soixante-dix kilomètres de Dakar. Elle est supervisée etre autres paye par l’Algérie, l’Australie,la Roumanie et le Bénin.

Les ambassadeurs des Etats-Unis et du Canada au Sénégal ainsi que de nombreux officiels européens et africains ont assisté à la cérémonie officielle de lancement.

Image : Soldats sénégalais lors de l’opération Flintlock 2013.