Les partisans de Khalifa Sall qui avaient refusé de s’allier à Wade, toute honte bue, demandent à ce dernier de faire libérer le maire de Dakar. D’abord Wade n’en a pas les moyens : il va présider la première session de la nouvelle législature, s’il le souhaite, en tant que doyen d’âge. Pour faire élire le président de la 13ème législature. Son rôle s’arrête là : faire procéder à l’appel des députés présents et les faire voter à l’élection du président de l’Assemblée nationale.
Il ne peut rien dire d’autre ou engager un débat quel qu’il soit sur un autre sujet. Une fois l’élection terminée, il cède sa place au président élu. C’EST TOUT !
Ensuite, on peut se poser la question de savoir pourquoi Wade voudrait-il aider Khalifa Sall qui a torpillé sa stratégie politique d’unifier l’opposition ? Il est vrai que l’objectif ultime était de chercher à faire amnistier son fils Karim. L’union annoncée avait explosé en plein vol car les intérêts des protagonistes sont divergents et le restent. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Rien !
Sauf que Wade est en meilleure position que Khalifa Sall. Lui a un groupe parlementaire avec 19 députés. Le maire de Dakar est certes élu mais avec seulement 6 autres de ses partisans. Sa coalition est sortie laminée des législatives et lui continue de subir les rigueurs de la détention. Car sa situation est antérieure à son élection. Le principe de non rétroactivité est bien connu dans le domaine du droit.
On comprend le désarroi de ses partisans qui ne devraient s’en prendre qu’à eux-mêmes, eux qui l’ont poussé dans cette galère. À commencer par Barthélémy Dias et Bamba Fall qui lui ont fait croire qu’il était de taille pour faire une OPA sur le parti socialiste. Il avait oublié qu’il n’avait pas les mains cristallines et son passé l’a rattrapé d’où ses ennuis judiciaires.
Khalifa Sall est habitué aux erreurs d’analyse politique et il en subit les conséquences. Comment adopter comme méthode de défense : « ce que j’ai fait est illégal mais tout le monde le faisait » ? Ses partisans pataugent dans le ridicule et le pathétique tout à la fois en se tournant vers Wade dont le porte-parole Babacar Gaye a affirmé publiquement qu’il (Wade) n’avait pas le pouvoir de faire libérer Khalifa Sall. Il a raison et tout le monde le sait.
Si, par extraordinaire, Wade essayait de perturber la première session de la 13ème législature ; il serait très vite remplacé sans aucun problème. Présider la première session est un honneur. Rien de plus ! Wade va-t-il d’ailleurs accepter de faire le déplacement ?
La bête politique qu’il demeure pourrait y trouver un moment à savourer comme elle peut y renifler un parfum d’humiliation, lui ex-président de la république agissant en faire-valoir. Que va-t-il décider ? Un choix de raison ou une pirouette à la Wade ?