Le président sénégalais Macky Sall
La presse sénégalaise a relayé cette semaine des informations relatives à des soupçons de corruption portant sur l’achat et l’acheminement de denrées  alimentaires destinées aux populations, dans le cadre du plan national de riposte contre le Covid-19.
Retour sur une fausse affaire aux relents nauséabonds.
Le ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et Territoriale, M. Mansour Faye, beau-frère du président Macky Sall et maire de la ville de Saint-Louis, est accusé d’avoir acheté de façon opaque pour 18 milliards de francs C.F.A en riz dans le cadre d’un marché public.
Il aurait également ignoré des transporteurs sénégalais qui cherchaient à le rencontrer pour mettre leurs camions gracieusement à la disposition de l’État, et ce, au profit d’un autre transporteur sénégalais, député à l’Assemblée nationale, en l’occurrence, Demba Diop Sy.

Une presse en quête de (faux) scandales

La société civile et une certaine presse à scandale qui ont agité la polémique insinuaient l’existence de corruption et de malversations. Non seulement, ceux qui brandissent ces graves accusations n’apportent aucune preuve
Mais ils s’arrogent le droit de réfuter systématiquement les arguments apparemment très plausibles du ministre incriminé.
Les accusateurs disaient n’avoir trouvé aucune trace de l’existence des sociétés en question dans les registres de l’Apix (agence des grands travaux de l’État, chargée de l’enregistrement des sociétés agréées)!
Le lendemain, M. Ryan Hachem, sénégalais d’origine libanaise et attributaire du marché des denrées alimentaires acquises par l’Etat, publie dans la presse quotidienne les agréments et numéros d’enregistrement de ses deux sociétés.
Il s’agit d’Avanti SUARL et Afri & Co. Pour ce qui concerne M.Demba Diop Sy, il se trouve que la loi sénégalaise ne considère pas comme incompatibles le statut de député et celui de chef d’entreprise.
Dès lors, il ne leur restait plus que l’argument ignominieux : M.Ryan Hachem est d’origine libanaise !

Racisme primaire et embrigadement

Comme s’il y avait deux catégories de Sénégalais en fonction de leurs pays d’origine ou de la couleur de leurs peaux. Une telle stigmatisation est indigne de ceux qui prétendent défendre l’équité, l’égalité et la justice.
Il est vrai que quand il y a collusion entre les défenseurs des droits de l’homme, la presse et les politiciens, il y a toujours d’énormes risques d’embrigadement par ces derniers. Ensuite, l’argumentaire du ministre Faye était non seulement solide et cohérent, il avait aussi le mérite de remettre en cause toutes les allégations de ses accusateurs.

Un appel d’offre en bonne et due forme

Selon le ministre du Développement communautaire : «Nous demandions du riz brisé non parfumé en sacs de 50 kilogrammes pour 5000 tonnes au minimum. Du Sucre en conditionnement, 500 tonnes, du savon en pack en 300 grammes, 10 000 tonnes. Les candidats intéressés étaient invités à présenter leurs documents au plus tard le 3 avril à la direction de l’Administration générale du ministère du Développement communautaire.
A la date du 3 avril, nous avions reçu plus de 60 offres », a-t-il précisé.
Et de souligner, concernant le riz, «quand on a dit aux soumissionnaires que la gendarmerie et l’armée devraient venir vérifier leurs stocks sur place pour s’assurer de la disponibilité des quantités demandées, plusieurs de ces soumissionnaires se sont retirés », a-t-il ajouté.
C’est ainsi, poursuit-il, “que les 4 meilleures offres ont été retenues.
Il s’agissait du groupe Bambouck pour un montant de 2 275 000 000 FCFA, Avanti Suarl, pour un montant de 9 650 000 000 FCFA, la société Afri &Co pour un montant de 8 250 000 000 FCFA et, enfin, le comptoir commercial Mandiaye Ndiaye, pour un montant de 8 2 50 000 000 FCFA », a-t-il martelé.

Une polémique déplacée

Il a en outre précisé que les deux entreprises de Ryan Hachem étaient les seules qui disposaient du stock requis sur place et au meilleur prix…
Or la polémique tentait de faire croire que seules les 2 entreprises de Hachem et celle de Demba Diop Sy étaient retenues de manière arbitraire.
C’est regrettable que la société civile et la presse ne s’engagent pas dans les grands combats visant à aider les États africains à mieux se positionner dans un monde où la concurrence est infernale.
Au lieu de lutter aux côtés des États pour la défense des intérêts supérieurs des populations du continent, ils gachent le plus clair de leur temps à chercher la petite bête !
Ces intox, loin de servir la grande cause africaine, tendent plutôt à discréditer ses dirigeants auprès des bailleurs de fonds et de la communauté internationale.

Bassesses en période de crise

Au moment où Macky Sall, dont le pays a enregistré d’encourageantes performances en terme de résilience face au Covid-19, plaide pour l’annulation de la dette africaine, des membres de la société civile au Sénégal, ligués à une certaine presse très peu responsable, jouent avec l’image et le leadership de leur propre pays. Ils ne se rendent pas compte qu’en le faisant, ils ne différent en rien de ces mercenaires recrutés et payés pour faire le sale boulot.
Ces “activistes”qui rament toujours à contre-courant sont aussi dangereux que ceux qu’on appelait jadis la 5ème colonne.
S’il est utile pour l’Afrique d’avoir de vrais militants des droits de l’homme, capables de jouer un rôle de régulation et d’alerte, il n’en est pas ainsi pour de pseudos “activistes”, qui sont à la solde de politiciens assoiffés de pouvoir.