En conférence de presse, hier jeudi, à Dakar, avec quatre autres ministres, le chef du gouvernement sénégalais, Amadou Bâ, a annoncé que les pouvoirs publics ont entamé une évaluation des pertes matérielles causées par les violences survenues au Sénégal du 1er au 3 juin. Il a aussi affirmé que les auteurs des pillages survenus à Dakar et dans d’autres villes, seront traduits en justice.
« Une évaluation est en cours pour estimer l’ampleur des pertes matérielles, afin de déterminer les mesures à prendre au profit des entreprises et les mécanismes de soutien appropriés pour l’ensemble des victimes de ces événements », a, en effet, déclaré Amadou Bâ.
« Le gouvernement est déterminé à faire la lumière sur les évènements récents et à traduire en justice tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles. Nous nous engageons résolument à ce que toutes les personnes impliquées dans ces violences répondent de leurs actions », a-t-il ajouté.
Le Parquet de Dakar a annoncé, mardi, l’interpellation de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part à des «faits à caractère criminel», notamment des violences survenues du 1er au 3 juin.
Amadou Bâ a affirmé que « des enquêtes sont ouvertes pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités », précisant que « les violences notées, les destructions de biens publics et privés ont des répercussions négatives et un coût considérable, qui mettent en péril les emplois, les entreprises locales, tout comme les partenaires de pays amis et l’activité économique en général ».
Selon le Premier ministre, « le préjudice économique, financier, émotionnel et réputationnel subi par la nation est inestimable ».
Amadou Bâ estime que « les manifestations violentes observées traduisent une entreprise de déstabilisation qui a commencé avec une cyberattaque et s’est poursuivie par des tentatives malveillantes de destruction et de sabotage d’infrastructures vitales et essentielles pour notre pays ».
Pour rappel, des services de l’Administration, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d’autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés.
Seize personnes ont été tuées dans ces manifestations survenues après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », a annoncé le ministre de l’Intérieur.
Le Conseil national du patronat sénégalais, a indiqué que « des centaines de milliards de FCFA ont été perdus en investissements et en chiffre d’affaires » à cause des violences.