L’ancien premier ministre de Wade, Idrissa Seck est en perdition et ne doit s’en prendre qu’à lui-même. Il a vendangé sa carrière politique par arrogance et par manque de discernement. Ces législatives pourraient précipiter sa retraite politique car au rythme où ses compagnons de route et militants le quittent ; il y a de quoi sonner le tocsin.
Moussa Fall, le responsable le plus en vue de son parti (REWMI) dans la région de Dakar(Grand-Yoff) l’a quitté. Samba Bathily, député de Pikine lui a emboîté le pas. À Guéoul, le Docteur Djiby Sarr en a fait de même.
Papis Diallo, coordonnateur départemental de Ziguinchor a aussi acté son départ. Tout comme le Professeur Papis Ndoye, professeur d’université agrégé qui est son ami d’enfance de Thiès. Même Amadou Niang dit Bour(fils de Alioune Badara Niang) l’a plaqué. Ceux-ci sont les plus en vue parmi des milliers de militants qui ont tourné le dos à REWMI et à son leader Idrissa Seck dont l’ego démesuré et les choix politiques catastrophiques ont creusé la tombe politique.
Par exemple tout le monde s’était posé la question de savoir pour quoi Seck avait choisi Talla Sylla pour la mairie de Thiès ? Au lieu de faire confiance à son fidèle lieutenant Diattara ? Pourquoi avoir évincé des listes de cette année Thierno Bocoum qui a été un excellent député ?
Mais ces choix hasardeux, Seck en est coutumier : élargi de prison après 7 mois de détention arbitraire par Wade, il a choisi de renouer le fil du dialogue avec son tortionnaire. Il a ainsi dilapidé toute la sympathie engrangée auprès des citoyens sénégalais. Et il a fini par être roulé dans la farine par son mentor et surclassé par Macky Sall lors des élections de 2012.
La tragédie de Seck est un long chemin parsemé de postures incohérentes qui dénotent un manque de perspicacité politique tout simplement. L’homme n’est pas aussi intelligent qu’on le laisse croire. Sinon il ne ferait pas autant d’erreurs que le dernier des leaders politiques ne ferait pas.
Comment choisir de se ranger derrière Khalifa Sall et d’humilier son parti ? Le calcul politique qui consiste à parier sur une condamnation du maire de Dakar et son maintien en détention n’est pas pertinent car même si ce scénario se réalise(et tout le laisse croire) les militants et sympathisants de Sall ne voteront jamais massivement pour Seck. Ce dernier oublie-t-il son attitude arrogante lorsqu’il était le chouchou de Wade et l’homme fort du régime libéral ? Soit dit en passant c’est lui(Seck) qui a poussé Karim dans l’arène pour le mouiller et s’est complètement gouré. Comme d’habitude !
L’échafaudage de Seck est naïf et va s’écrouler avec la défaite retentissante qui l’attend à Thiès dimanche prochain. Conscient du péril, Seck a battu le rappel des troupes et demandé à tous les responsables de son parti de rallier Thiès. Sur place il s’est arrangé pour changer de bureau de vote passant de « Malick Kayré » à « Grand Thiès » pour conjurer sa déconvenue lors du référendum. Mais le mal est plus profond : les thièssois ont décidé de reprendre leur liberté. Ils en ont marre des comportements erratiques de Idrissa Seck qui lorsqu’il était maire ne venait presque jamais sur place. Et qui aujourd’hui en tant que président du département reste à Dakar ou passe son temps à voyager.
La nature a horreur du vide et Seck est entrain de l’apprendre à ses dépens. Les citoyens ne peuvent pas se lier les mains pour dépendre des caprices d’un homme. En démocratie un fief politique est un « jardin dont il faut s’occuper quotidiennement ». Soi-même et non par personne interposée.
C’est même un manque de respect que de gérer son « fief » par intermittence. En politique il ne faut rien considérer comme acquis. Idrissa Seck vient de se réveiller mais un peu tard pour rattraper la tortue de la fable.
La saignée que son parti a subie est irréparable et le travail de sape des militants de Benno Bokk Yakaar est entrain de payer. Parce que les thièssois ne peuvent pas nier l’évidence : les réalisations nombreuses de Macky Sall dans la cité du Rail et les projets encore plus nombreux en cours dans tout le département.
Seck s’est encore fourvoyé et cette fois-ci pour de bon. Car on ne voit pas comment il pourrait se relever d’une défaite en tant que tête de liste départementale ? Il a eu le toupet de tenter le coup et devrait donc en tirer toutes les conséquences politiques. S’il est désavoué dans son propre « fief » ; sa carrière politique devrait prendre fin. Et il devrait faire le constat d’un échec dont il a été le grand artisan. Par son manque de tact, de vision et d’humilité.
Pour le moment il peut encore rêver d’une « remontada ». Mais n’est pas Barcelone qui veut.