Comme c’est presque toujours le cas au tribunal correctionnel, la première audience du « procès de Khalifa Sall et sept de ses co-accusés » a débouché sur un renvoi. Le procès est fixé pour le 3 janvier en « audience spéciale » ce qui indique que cette date sera la bonne. Sauf cas de force majeure !

Le renvoi a été sollicité par les avocats du maire de Dakar pour permettre que des avocats français annoncés puissent se constituer pour défendre aussi Khalifa Sall. La tentative désespérée des avocats sénégalais de khalifa Sall auprès de la cour suprême s’est soldée par un échec. Comme toutes les autres au niveau de toutes les juridictions saisies.

Le face à face avec les juges que les défenseurs du maire de Dakar ont essayé d’éviter par tous les moyens est désormais incontournable. La levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall a été jugée conforme à la loi par la cour suprême.

On peut poser la question de savoir pourquoi les avocats de Khalifa Sall ont peur de la confrontation devant le tribunal correctionnel ? Si leur client est innocent comme ils l’affirment ; ils ne devraient rien craindre. Mais les procès-verbaux des auditions révélés par la presse sont troublants voire accablants pour les accusés. Que des fausses factures aient été faites pour justifier les décaissements effectués à la caisse d’avance de la mairie de Dakar est un constat dressé par les enquêteurs. Et que les prévenus ont confirmé.

Il est aussi établi que les tonnes de riz et de mil qui auraient été achetés avec l’argent soustrait à la caisse d’avance(au total un milliard 800 millions de francs CFA) n’ont jamais été réceptionnés. Les personnes accusées l’ont avoué aux enquêteurs et aux magistrats instructeurs. Le directeur administratif et financier de la mairie Mbaye Touré a reconnu qu’il remettait l’argent(30 millions de FCFA par mois ) à Khalifa Sall en personne qui n’a pas nié.

Devant ces preuves accablantes les prévenus se sont réfugiés dans la fable des « fonds politiques » lesquels n’existent pas à la mairie de Dakar. À l’évidence les avocats de Khalifa Sall sont en difficulté. C’est pourquoi ils jouent la montre et les médias. Mais ils devront bien essayer de justifier l’injustifiable à savoir l’utilisation frauduleuse de fonds publics, autrement dit le détournement de deniers publics.

Quand on est à court d’arguments on fait du tintamarre pour noyer le poisson. Le stratagème est bien connu. Il ne va pas marcher face au tribunal.