Deux ans de prison ferme ont été requis, hier lundi, contre les deux députés du parti PUR, Massata Samb et Mamadou Niang, membres de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. Ils étaient jugés en flagrant délit pour coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité temporaire de travail de 23 jours. Le 1er décembre dernier, lors du vote du budget du ministère de la Justice, le premier avait giflé leur collègue Amy Ndiaye de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar, alors que le second lui a donné un violent coup de pied au ventre.

Malgré les images qui ont fait le tour des télévisions et des réseaux sociaux, Massata Samb et Mamadou Niang ont tenté de nier les faits devant la barre. « Je n’ai pas giflé Amy Ndiaye », a soutenu le premier, déclarant avoir voulu « arracher son foulard ». L’auteur du coup de pied, lui, a indiqué avoir essayer de «s’interposer » quand Amy Ndiaye a voulu lancer une chaise à son collègue.

Me Baboucar Cissé, l’un des avocats de Amy Ndiaye a relevé que les deux prévenus « nient l’évidence », ajoutant que « c’est un moyen de défense », mais souligne que « les images ont été vues à travers toutes les chaînes de télévision, les réseaux sociaux. Ils parlent d’une certaine attaque vis-à-vis de leur guide religieux, mais ils ne sont pas à l’Assemblée par le biais de leur guide religieux, ils défendent les intérêts du peuple. C’est une agression bien planifiée ».

Me Cissé a aussi précisé que sa cliente n’a jamais proféré des injures. « Amy Ndiaye a juste rappelé que leur leader n’avait pas respecté sa parole », a-t-il dit.

Quant aux avocats des deux accusés, ils ont demandé la relaxe de leurs clients, plaidant « l’excuse de la provocation ». En effet, ils ont affirmé que la députée de Benno Bokk Yakaar avait tenu des «propos irrévérencieux et déplacés » envers le guide religieux Serigne Moustapha Sy, président d’honneur du parti PUR.

Me Adama Fall a relevé « l’absence de la plaignante, Amy Ndiaye, qui a alerté toute l’opinion nationale et internationale pour se plaindre et aggraver l’effet », disant avoir espoir que « le juge retiendra les faits sous une autre qualification, dans leurs mesures et leurs proportions ».

Des arguments qui ne semblent pas avoir convaincu le Parquet. « S’ils se sentaient offensés, ils avaient d’autres moyens de protester », a, en effet, déclaré la Procureure, martelant que l’Assemblée nationale ne saurait être « un lieu où des élus du peuple se donnent en spectacle ».

Par ailleurs, les avocats d’Amy Ndiaye ont précisé que cette dernière était absente de l’audience parce qu’«elle est enceinte», avec un rapport médical à l’appui.

La défense de la députée a ainsi réclamé 500 millions FCFA de dommages et intérêts. Le jugement sera rendu le lundi 26 décembre prochain.