Le FMI apporte son soutien à des pays africains

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Corinne Deléchat, a effectué une mission en mode hybride du 22 octobre au 20 novembre 2021 au Sénégal. Selon l’institution internationale, le pays a connu un rebond de l’activité économique plus prononcé que prévu jusqu’à la fin du mois de septembre, avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) revu à la hausse, de 3 ½ à 5 %.

« Grâce à une solide production dans les secteurs de l’industrie et des services et aux mesures de soutien à l’économie, le Sénégal a connu un rebond de l’activité économique plus prononcé que prévu jusqu’à la fin du mois de septembre 2021, alors même que le pays faisait face à une troisième vague de la pandémie au troisième trimestre. La croissance du PIB pour 2021 est revue à la hausse, de 3 ½ à 5 % », écrit, en effet, le communiqué sanctionnant la fin de mission du FMI.

Le FMI note que l’inflation moyenne devrait être de 2 ½ %, en raison essentiellement d’une hausse des prix des denrées alimentaires, mais que « l’exécution du budget à la fin septembre a été globalement conforme à la loi de finances rectificative de 2021 ».

L’institution rappelle, en effet, que le Sénégal a adopté une seconde loi de finances rectificative pour intégrer notamment les dépenses adossées à l’allocation de droits de tirages spéciaux (DTS) et tenir compte des besoins accrus en subventions au secteur de l’énergie.

Justement, s’agissant des allocations de DTS, le FMI souligne que « les autorités ont décidé de consacrer les deux tiers sur l’année 2021 pour apurer les obligations impayées, renforcer le secteur de la santé, assurer la production nationale de vaccins et verser des transferts monétaires supplémentaires aux ménages vulnérables ».

Des « dépenses prioritaires exceptionnelles » qui « porteront le déficit budgétaire de 2021 à 6,3 % du PIB ».

Toutefois, se félicite le FMI, les résultats obtenus dans le cadre du programme restent satisfaisants et « tous les critères de réalisation et objectifs indicatifs à fin juin 2021 ont été respectés, sauf celui portant sur la proportion de marchés publics passés en entente directe qui a dépassé le plafond du programme ».

Le FMI relève que « les perspectives du Sénégal à moyen terme sont favorables », cependant, « les incertitudes restent élevées et les risques baissiers dominent ».

 

Une croissance de 10% attendue en 2023-2024

 

Toujours selon la mission, « la croissance du PIB devrait s’accélérer pour s’établir à 5 ½ % en 2022, puis atteindre un pic de 10 % en 2023–24 avec le démarrage de la production pétrolière et gazière, avant de se stabiliser autour de 6 % à moyen terme. Le projet de loi de finances 2022 est axé sur l’accroissement des dépenses sociales prioritaires et vise un déficit de 4,8 % du PIB ».

Toutefois, le FMI recommande de  « réduire progressivement les subventions aux produits pétroliers et à l’électricité et de renforcer l’efficience des dépenses publiques afin de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici à 2024, conformément au critère fixé par l’UEMOA ».

Il recommande aussi « d’accroître les recettes intérieures en renforçant la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme » afin de  « contenir les vulnérabilités liées à l’augmentation de la dette publique ».