Les 15 listes retenues après dépôt des candidatures sont en train d’être  passées  au  crible des vérifications des parrainages par la Direction générale des élections (DGE).

Et déjà, 5 listes sont invalidées : celles conduites par le maire élu de Kaolack, Serigne Mboup ,de l’ex-rappeur Fadel Barro ,du propriétaire de télévision, Bougane Guèye ,du membre dissident du parti APR, Adama Faye et surprise énorme ,celle dirigée par Abdoulaye Wade ,ex-Président de la République du Sénégal.

Si les 4 premières listes citées sont définitivement écartées, faute de présentation de parrainages suffisants, celle du Président Wade ne l’est pas encore totalement.

Elle doit cependant être complétée pour remplacer plus de 5000 parrainages invalides à cause de doublons .

Les partisans de Wade ont 48 heures pour remplacer ces parrainages rejetés .

Pour l’heure, les coalitions suivantes ont réussi l’épreuve : BBY,Aar Senegal,Bokk Guis -Guis et YAW.

Les opérations  de contrôle se poursuivent à la DGE.

D’ores et déjà ,on peut affirmer que la liste de 15 va être revue à la baisse.

C’est une bonne chose pour la démocratie qui, certes « n’a pas de prix, mais a un coût ».

En 2017,plus de 40 listes ont participé aux législatives et, il a fallu accepter que chaque électeur puisse se limiter à choisir 5 bulletins, et non la totalité des bulletins, avant de passer dans l’isoloir.

Pour ne pas  prolonger le vote au-delà de minuit.

Cette fois-ci, le filtre démocratique des parrainages joue son rôle, pour écarter les candidatures « folkloriques » qui coûtent trop cher aux contribuables, en termes de confection de listes, de logistique à mobiliser pour les transporter dans les lieux de vote, de mobilisation des organes de presse de l’Etat, qui couvrent la campagne électorale etc.

Le parrainage se pratique dans tous les continents et dans les grandes démocraties comme la France.

Plaider l’autorisation de listes infinies est une aberration, car cela favoriserait l’anarchie.

Toutefois, de nombreux partis et coalitions de l’opposition sont aussi, en train de subir des secousses telluriques de rébellion de leaders et militants écartés lors des investitures.

Le parti de Wade vient d’enregistrer les démissions du Président de son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale et de son Porte- parole, qui n’ont pas accepté d’avoir été « humiliés ».

Ils ont accusé nommément Karim Wade.

Yaw vient d’enregistrer le désistement du maire de Grand-Yoff (une commune de Dakar), qui se retire de la liste déposée au ministère de l’Intérieur.

De gros tiraillements sont constatés au sein de Yaw dans le département de Mbacké.

En vérité ce qui se passe ne surprend personne, car les législatives sont devenues une guerre des postes, entre militants sans ressources, devenus « politiciens alimentaires ».

Les multiples dissidences en cours vont donc affaiblir encore davantage les opposants ,incapables de s’unir (pour les mêmes raisons) et qui ne peuvent pas compétir dans la totalité des 46 départements du pays.

Yaw présente des candidats dans 25 et le PDS dans 18 seulement.

Le total des deux listes est inférieur au nombre de départements ; ce qui démontre que ces opposants là, ne sont pas de taille à rivaliser avec BBY.

Ceux qui, dans ce contexte  spéculent sur les résultats des élections font de la diversion, car ils savent bien que la victoire est acquise pour BBY.

C’est le nombre de sièges qui seront gagnés qui est l’enjeu des enjeux pour BBY, qui a pour objectif de garantir une majorité très large au gouvernement pour lui permettre de travailler de manière sereine.

Les opposants ont une ambition plus modeste, qui serait d’augmenter leur nombre dans l’Hémicycle.

Les secousses qui se multiplient n’annoncent rien de bon pour eux. Et dans le passé, les victoires aux locales à Dakar ,n’ont pas été rééditées aux législatives.

Il appartient donc à BBY de continuer à resserrer les rangs  et à renforcer la mobilisation pour porter l’estocade aux opposants  démasqués qui ne cherchent que le profit individuel.

La bataille des législatives est en train d’éclairer le jeu politique national au Sénégal.

Les partisans  des opposants devraient ouvrir les yeux  pour identifier les Tartuffe, les journalistes naguère encagoulés et qui ont tombé le masque, les prêcheurs défroqués et tous les assoiffés de perdiem,de voiture de fonction et  d’autres  gratifications.

Et qui ne soucient guère du sort des populations.