Les cinq dernières bases du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) dans la partie Sud du fleuve Casamance, ont été démantelées. C’est ce que rapporte l’armée sénégalaise qui a mené des opérations d’envergure pendant 15 jours contre les dernières positions rebelles.
L’armée sénégalaise a mené une nouvelle offensive dans la zone
Sud-ouest de Ziguinchor où sont localisées certaines positions du MFDC à Bouniack, Bagam, Badem, Ahinga et Djiléor, les dernières bases de la rébellion entre Nyassia et la ligne frontalière de la Guinée-Bissau. Ces opérations de sécurisation ont démarré depuis le 31 mai dernier
Plusieurs journalistes ont été convoyés par les militaires pour constater de visu la situation sur le terrain après la conquête de ces bases.
Plus au Sud, sur la route menant à Nyassia jusqu’après le village de Kaylou, le génie civil militaire est passé pour défricher la zone. Les militaires jalonnent, un avion de reconnaissance surplombe la zone, appuyé par des drones.
A Basséré, un autre village abandonné par les rebelles, l’armée a déjà installé ses quartiers. « Une zone hyper sensible. Il y a un réel danger de mines. Et les risques d’attaque sont très élevés… Les mines sont partout », explique le colonel Souleymane Kandé, commandant de la zone militaire numéro 5 de Ziguinchor, dans des propos rapportés par l’Agence de presse sénégalaise.
La visite s’est poursuivie à Ahinga, autre base démantelée par l’armée sénégalaise. « Dans le cadre de l’opération de sécurisation, nous avons reçu instructions d’attaquer toutes les bases du MFDC de Nyassia jusqu’à la frontière bissau-guinéenne. Toutes les bases sont neutralisées. Il y avait un axe de production entre les mains des rebelles. Cet axe est complétement repris. Il redevient viable », indique, à la même source, le lieutenant-colonel Mathieu Dioguèye Sène, commandant du groupement inter-armée “Alpha”.
Des combats intenses, deux blessés chez les militaires
« Toutes les conditions sécuritaires sont réunies pour permettre un retour des populations dans les villages abandonnés », ajoute-t-il.
Toutefois, souligne-t-il, « nous déplorons deux blessés dans nos rangs. Un militaire blessé par une mine antipersonnel et un autre qui a reçu une balle. Les bases ont été prises à la suite d’intenses combats ».
Des champs de chanvre indien ont été détruits, « sans compter que l’armée a saisi sur place “des armes composées de lance-roquettes, des A4-47, d’autres minutions, du matériel d’intendance, de logistique et des documents », précise-t-il.
« Toutes les positions rebelles, toutes les bases de combattants ont été neutralisées et prises. Il n’y a plus aucune base rebelle dans le sud du fleuve Casamance. Je suis formel. Des positions avancées de l’armée sont installées au niveau des bases prises », a encore martelé le colonel Souleymane Kandé.
Pour rappel, en février dernier, quatre autres bases du front sud de la Casamance que sont Bamoune-Bilass, Boussoloum, Badiong et Sikoune, avaient été prises par les militaires.
Ainsi, le démantèlement de ces cinq nouveaux bastions du MFDC, semble être le parachèvement de l’opération de sécurisation en Casamance, entamée depuis janvier dernier et qui vise à permettre aux populations de rentrer dans leurs zones habitation abandonnées depuis plusieurs années, et d’anéantir l’économie de guerre des rebelles qui tourne autour du trafic de bois, de drogue et autres activités illicites.